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Bel album français d’Emmanuel Villaume avec le Prague Philharmonia

Auteurs d'un premier album pour Warner Classics avec déjà les œuvres de compositeurs français, Saint-Saëns, Ravel et Massenet, et proposent cette fois Ravel, Debussy et Bizet.

Le chef français est presque inconnu dans son pays, et c'est avec le PKF – Prague Philharmonia, dont il est le directeur musical depuis 2015, qu'il enregistre pour Warner Classics les œuvres de notre répertoire. Après un premier album de concertos de pianos Saint-Saëns, Ravel et Gershwin, il partage à nouveau la couverture avec , même si celui-ci n'intervient cette fois que pour la trop rare Fantaisie de Debussy, interprétée dans sa version définitive.

Le chef a écrit lui-même le programme du CD et en défend les œuvres, dont cette Fantaisie, habillement placée après Ma Mère L'Oye de Ravel, avec laquelle elle présente une vraie cohérence stylistique, qui explique peut-être justement pourquoi Debussy n'était pas satisfait de son œuvre, à son goût trop consensuelle. L'orchestre tchèque développe une belle légèreté et des sonorités proches de celles des formations françaises grâce à Villaume. Le pianiste américain montre dans cette pièce de l'agilité en même temps qu'un piano coloré, surtout à l'aigu, bien capté par des micros qui lui donnent la priorité sans voiler l'accompagnement.

Ma Mère l'Oye déploie les qualités du PKF et notamment ses bois, toujours clairs et légers, qui rappellent les commentaires sur les spécificités communes entre le son tchèque et le son français, décrites par Serge Baudo lorsqu'il dirigeait l'Orchestre Philharmonique Tchèque. Le Petit Poucet permet au premier violon de se démarquer en plus des flûtes, clarinettes et hautbois, mais c'est surtout la belle expressivité de Laideronnette qui attire ici dans la vision de Villaume. Dans l'ensemble, le chef et l'orchestre parviennent à trouver un Ravel fluide et coloré.

La Symphonie de , elle aussi trop rarement interprétée et enregistrée, intéresse autant que le reste du programme par sa fluidité et la qualité de l'ensemble, à commencer par le premier hautbois et les bassons, en même temps que les cordes enlevées. Jamais aucune dureté ne vient altérer le style très classique de l'ouvrage, allié à des sonorités là encore dans la pleine tradition française. C'est une interprétation enlevée, à découvrir autant qu'un chef que l'on espère beaucoup plus présent en France à l'avenir.

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