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Christian Tetzlaff prodigieux dans les concertos de Beethoven et Sibelius

Entre les interprétations standardisées  et les libertés vis-à-vis du texte – de plus en plus fréquentes  – restent néanmoins des exécutions minutieuses, respectueuses et inspirées. La preuve vient d'en être administrée avec cet enregistrement d'une poésie débridée, irrésistible et superlative.

L'affaire n'était pas évidente compte tenu des innombrables lectures brillantes ayant enrichi l'histoire de l'enregistrement. Le Concerto pour violon en ré majeur de Beethoven (1806) et celui en ré mineur de Sibelius, élaboré un siècle plus tard (1905), continuent à enchanter les auditeurs du monde entier, génération après génération.

Si le classement discographique regorge de lectures sublimes, il laissera volontiers une place de choix au violon vertigineux de admirablement soutenu par le chef aux commandes du , actif depuis plus de sept décennies, qu'il dirige depuis 2017.

Les Allegros qui débutent et achèvent les deux concertos maintiennent à tout moment l'attention et charment avec leurs mélodies et leurs rythmes inaltérables. Les mouvements lents centraux invitent au songe et à la mélancolie. Le Larghetto beethovénien avec sa longue méditation rêveuse gagne des sommets de spiritualité. Situation qu'approche à sa manière l'Adagio di molto de Sibelius, sincère admirateur de l'art du maître de Bonn.

maîtrise parfaitement les deux chefs-d'œuvre même si l'on perçoit subrepticement quelques articulations un peu raides et tantôt des timbres légèrement rugueux, mais sans dénaturer la qualité de sa prestation. Une interprétation prodigieuse d'intelligence et de sensibilité qui comptera durablement dans la mémoire des mélomanes et les annales de l'enregistrement.

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