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Dohnányi fait entrer deux ouvrages au répertoire de l’Orchestre de Paris

fait entrer deux œuvres au répertoire de l', dont le Double Concerto de Ligeti, qu'il a lui-même créé.

nous a habitués à un passage par saison ou presque au pupitre de l', dont il a été conseillé musical de 1998 à 2000. Il revient cette fois pour y faire entrer deux œuvres au répertoire, l'une classique, l'autre moderne.

Composée en 1763, la Symphonie n°12 en si bémol majeur de introduit le concert avec un ensemble en petite formation, et au centre un clavecin. Le premier mouvement, Allegro, démontre le travail de la formation sous ce chef, avec un jeu particulièrement précis et un bel allant, bien que l'on soit aujourd'hui habitué à entendre ces œuvres du premier Haydn sous un diapason d'orchestre baroque, plutôt que sur instruments récents. L'Adagio développe une intéressante intériorité, suivi d'un dynamique Presto, finale de cet ouvrage étonnamment en trois et non en quatre mouvements, à l'instar de la Symphonie n°10.

Le Double Concerto de permet ensuite de mettre au premier plan le flûtiste , particulièrement remarquable la semaine précédente lors de ses soli de Petrouchka. En deux parties, l'œuvre d'environ quinze minutes dégage un climat beaucoup plus sombre et concentré que la symphonie, avec pour Prats l'utilisation de trois instruments, de la flûte traversière alto à la flûte basse. Le hautbois d' s'accorde comme les musiciens de l'ensemble –il n'y a pas de violons – à traiter les couleurs d'une partition créée par Dohnányi en 1972 avec les Berliner Philharmoniker. Le chef d'origine hongroise a toujours défendu la musique de Ligeti, et s'il se montre aussi à l'aise pour gérer le concerto qu'il ne l'était l'an passé pour Atmosphères, la seconde partie ne s'annonce pas aussi impressionnante que la splendide Symphonie n° 7 de Beethoven livrée en 2018.

Cette saison, la célèbre Symphonie n° 3 de clôt la soirée, mais dès l'Allegro con brio, Dohnányi, connu pour être peu enclin à un jeu sirupeux, prend le contre-pied des versions caricaturales de cette œuvre, pour la jouer sans la moindre emphase. La symphonie voit donc toutes ses phrases et même chaque mesure rétrécies, dans un suivi rigoureux du tempo et avec le refus du moindre rubato, au risque de limiter le caractère effusif de l'œuvre. La préparation de l' convainc toutefois autant que l'agencement des pupitres et la gestion des contrepoints attirent, mais jamais le chef ne nous laisse le temps d'entrer dans l'œuvre, même lors du très célèbre Poco allegretto, pourtant parfaitement développé par les violoncelles et magnifié par le cor solo.

 Crédit photographique : © Brescia et Amisano

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