- ResMusica - https://www.resmusica.com -

Dance plutôt que Critical Mass à l’Opéra de Lyon

Le reprend l'extraordinaire Dance de , qui était entré à son répertoire en 2016. En première partie, la magie du duo Critical Mass de n'opère plus.


Le duo « magnétique » créé en 1998 par le chorégraphe nous laisse un peu de glace. En effet, parfaitement dansé par Leoannis Puppo-Guillen et , en pantalon et chemise noirs, il séduit pendant deux minutes chrono. Jadis c'était himself et Robert Tannion qui s'y collaient. Il y est question de se coller, décoller, porter, s'éloigner, se retrouver, se reporter. Bref il y a des portés, des essais d'écriture empruntés à la dance contact, au yoga (le Sphinx), ou autres arts martiaux, mais cela ne prend pas vraiment, car les deux styles de musique utilisés, celle, technologique, de Richard English, très entraînante – on est en boîte de nuit, éteignez les lumières – et celle, inspirée du tango argentin, d'Andy Cowton, n'ont juste rien à voir et pourraient faire rire, si tout cela était moins sérieux. Or c'est sérieux et peine à plaire, à nous plaire, en l'occurrence.

Mise en abîme sublimissime

L'or du magnifique Dance de , proposé en seconde partie de soirée, n'a rien à voir avec le duo raté précédent, qui manque sa cible (en a-t-il une ?). C'est encore une fois un pur régal. De jardin à cour, puis de cour à jardin, seize danseurs danseurs, de blanc vêtus, pantalon fluide et justaucorps, font des lignes de déboulés sur la musique envoûtante, enivrante, sublime aussi de . Cette pièce de 1979, est toujours plus belle, à mesure que nous la voyons ; l'idée géniale d'avoir refait à l'identique le film du plasticien Sol LeWitt, avec les danseurs de l'Opéra de Lyon, par Marie-Hélène Rebois, est si juste, qu'on en redemande à chaque fois.

Il en va de la danse – nous nous répèterons – pure, dans l'absolu de sa pureté. Lorsque, dans la seconde partie Jacqueline Bâby danse en solo, lové dans son image filmée surdimensionnée, c'est magiquement magnifique. Nous glissons, volons, tournons, sous les lumières blanches, ou dorées, rouges, etc. Les danseurs nous élèvent dans une méditation, propre à donner des ailes à tout éléphant. Manège, pas de bourrée, manège, manège, soutenus en tournant, etc. C'est beau, c'est ici pour de bon magnétique, sans triche, sans une ombre d'écart. Les images du film retracent les mêmes traversées divinatoires. Arrêt sur image, mise en abîmes, sublimissimes. Comme les sols carrelés du minimalisme plasticien Sol LeWitt, tout est là pour nous enchanter encore.

Crédits photographiques : Dance © Jaime Roque De La Cruz

(Visited 443 times, 1 visits today)