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Musiques en fêtes pour les 40 ans de l’Orchestre national Montpellier Occitanie

Les quarante ans d'un orchestre symphonique, cela se fête. Au-delà de la soirée de gala dans la grande salle de l'Opéra Berlioz à Montpellier, c'est toute une série de représentations échelonnées sur plusieurs semaines qui marqueront cet anniversaire.

Il y a tout juste 40 ans, en novembre 1979, un orchestre naissait à Montpellier. Certes, un précédent groupe avait existé dans les années 60, du nom d'OSR (Orchestre symphonique régional) mais s'était dissous. Sur une volonté et par un financement de la ville de Montpellier, un nouvel ensemble dit « Orchestre municipal » fut donc créé. Constitué en formation « Mozart », avec Louis Bertholon comme premier chef – il fut chargé de mener à bien ce projet – , l'orchestre fut présenté au public lors d'un premier concert sur la scène de l'Opéra Comédie dans une œuvre de Mozart pour piano, violon, flûte et clarinette. Cet orchestre, recruté par deux concours pour 200 candidats, fit la part belle à de jeunes musiciens, dont quelques-uns font encore partie de l'actuelle formation. Par la suite, cette excellente phalange obtint toutes ses lettres de noblesses. Monté en grade, devenu orchestre national, il fut rendu célèbre entre autres grâce au Festival de Radio France et de Montpellier.

La soirée débute avec une œuvre de la compositrice Ciel d'hiver. Initialement incluse dans Orion (2002), cette pièce fut remaniée pour un orchestre plus restreint en 2013. La compositrice nous offre un tableau musical reposant sur des ambiances portées par les divers timbres d'une palette orchestrale tour à tour éthérée, torturée et fascinante. On assiste à un vaste crescendo qui se dissout peu à peu dans les brumes nordiques. Ce qui est de l'ordre du mélodique est largement imbriqué en une polyphonie d'une texture dense. L'orchestre se montre là complice, déjà porté par la baguette solide du chef .

Vient ensuite le Concerto pour piano n° 3 de Rachmaninov. sur la scène du Corum aux commandes d'un grand Steinway débute presque sur la pointe des pieds ce monument, parfois quelque peu noyé dans l'orchestre exubérant sur le premier thème encore gorgé de romantisme. Par la suite, une harmonie plus équilibrée prend durablement sa place pendant ces 40 minutes passées presque fugacement, tant le discours de Rachmaninov captive l'attention.  fait passer avec émotion le lyrisme de ce concerto au dessus de sa virtuosité transcendante, utilisée là comme un simple moyen d'exécution. Le pianiste offre un bis de son compatriote Carlos Guastavino, rempli de rythmes propres à faire rêver de son pays.

Le concert s'achève avec de larges extraits des trois Suites pour orchestre tirées par Prokofiev de son ballet Roméo et Juliette. Cette partie purement symphonique du concert permet d'apprécier les grandes qualités organiques de cet Orchestre national de Montpellier, avec à sa tête depuis 2015 le chef danois . Ce dernier par ses intentions à la fois nettes et souples pétrit en profondeur une pâte musicale subtile, en harmonie avec ses musiciens.

Crédits photographiques : © Marc Ginot

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