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Noël en Auvergne avec Haendel

C'est avec l'oratorio le plus joué, particulièrement en cette période de fêtes, que le clôture la fin d'année en musique.

La popularité du Messie HWV 56 de Haendel et sa forte présence sur la scène musicale, n'affaiblissent aucunement l'intérêt d'assister à l'interprétation d'un ouvrage mille fois rebattu. Au contraire, avec une partition offrant la possibilité d'approches aussi diverses que singulières, l'unique représentation clermontoise de l'Orchestre national d'Auvergne, avant une escale à Vichy le lendemain, affichait complet depuis plusieurs semaines.

Dès l'entrée à l'Opéra-Théâtre, on apprécie la qualité didactique permanente du « packaging » autour des programmations de l'Orchestre national d'Auvergne : un livret offert à chacun pour situer l'œuvre dans son époque, intégrant également une analyse musicale fournie à la portée de tous ; ainsi que l'affiliation du programme de la soirée à une œuvre picturale du FRAC-Auvergne, aujourd'hui La pietà meteorita de Sandra Vásquez de la Horra.

Assis sur sa chaise haute, donne ce soir un raffinement orchestral à la partition, dépourvu de tout maniérisme, l'ouverture à la française révélant une direction sure et affirmée avec un tempo stable et un souci de l'équilibre permanent face à une trentaine d'instrumentistes répondant à toutes les sollicitations d'un chef montrant une intégrité réelle aux climats du Messie, notamment par les phrasés probants de ses musiciens. La fermeté et la précision des instrumentistes apportent une maîtrise rassurante pour l'écoute, même si cette approche paraît assez économe de gestes expressifs, démontrant un choix excluant toute intention théâtrale.

Vocalement, l'Academy Choir Wimbledon, composée d'une vingtaine de choristes, chante toutes ses interventions sur le même ton, quel que soit le texte ou le contexte, déployant ainsi une pâleur chorale dommageable. Les pupitres déploient peu de rondeur et d'homogénéité dans les interventions fuguées mais affirment une cohésion d'ensemble agréable dans les parties homorythmiques.

De son côté, le quatuor soliste est d'un bon standing malgré le manque d'harmonie de ses protagonistes. Le ténor n'affirme pas de ligne de chant ordonnée dans son air « Ev'ry valley shall be exalted » même si son timbre est savoureux. Le manque de consonnes de l'alto Anna Harvey dans son air « But who may abide », et un malhabile techniquement dans son récit « Behold, I tell you a mystery » comme dans son air « The trumpet shall sound », ne font pas oublier la probité stylistique de chacun, la soprano déployant quant à elle son chant solaire et maîtrisé, autant lors de l'apparition de l'ange « And, lo, the angel of the Lord » que dans son introduction du « I know that my Redeemer liveth ».

Ce soir, ce furent donc plus des forces instrumentales que vocales qui donnèrent l'ampleur à la version du Messie de Haendel de .

Crédits photographiques : © Yann Cabello 

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