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Morgen avec Elsa Dreisig : les lendemains qui chantent ?

Curieux programme que celui de ce récital d' et , réflexion sur le temps qui passe.

En mélangeant, voire en déstructurant des cycles de et de , en lui adjoignant des mélodies de , et nous invitent, d'après leurs déclarations dans le livret d'accompagnement, à une réflexion sur le temps qui passe, et à l'éternel recommencement.

Nous voici donc en présence des Quatre derniers lieder auquel on adjoint souvent le tout dernier lied composé par , Malven, plus un autre, qui donne son titre au coffret. Ils ne sont pas donnés à la suite, mais savamment mélangés avec un cycle de six chansons de Rachmaninov, plus sept pièces de Duparc, pour rendre une atmosphère à la fois mélancolique et pleine d'espoir.

Au tout début, le joli timbre, les aigus cristallins, la justesse d'intonation et la sensibilité d' séduisent. Puis, peu à peu, le doute s'installe. Tout d'abord, on ne comprend rien aux textes, les consonnes en particulier sont méthodiquement avalées. Et que dire de ces minis ports de voix systématiques, destinés à donner plus de lié, plus de moelleux au phrasé, mais dont l'abus fini par irriter ? Tout cela sonne factice, trop apprêté pour être vraiment jubilatoire. Cette recherche du beau à tout prix entraîne de plus une trop grande uniformité des différents univers, d'un morceau à l'autre.

Le constat est tout autre en ce qui concerne l'accompagnement au piano de , qui aurait bien mérité son nom en aussi gros sur la pochette que celui de la soprano. Son interprétation est d'un raffinement extrême, sans afféteries mais avec une réelle sensibilité. La programmation lui laisse cependant une jolie place, avec la version pour piano tirée du poème symphonique Aux étoiles, de .

Constat mitigé, donc, pour un album qui reste à écouter.

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