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Le Duo Coloquintes transcrit la musique pour clavier de Louis Couperin

Le , formé par au violon et à la basse de viole, invente une formation originale pour transcrire aux cordes les pièces de clavecin de .

Décidément, l'entourage du luthiste Blancrocher inspire les jeunes interprètes français en ce moment ! On a apprécié le disque de Pierre Gallon évoquant une rencontre imaginaire mais probable entre Johann Jakob Froberger et , et c'est au tour du de suivre ce chemin. Les deux musiciennes s'emparent de la musique de clavecin de afin de la transcrire pour leurs instruments, la basse de viole et le violon, comme elles l'avaient fait pour leur premier disque, très réussi, consacré à Froberger. Le propos de cet enregistrement est d'imaginer le répertoire de Couperin quand il ne jouait pas du clavecin ou de l'orgue (car on sait qu'il excellait également au violon et à la viole), tout en le resituant dans son entourage amical et musical. Le duo a choisi d'adjoindre à cinq suites de Couperin une suite pour viole de Dubuisson, une fantaisie de Nicolas Métru et une suite anonyme de trois petites danses pour violon seul d'un manuscrit de 1666.

C'est au violon que les trois frères Couperin, Louis, Charles (père de François « le grand ») et François, se sont faits remarquer par le grand Chambonnières à Chaume-en-Brie, qui, usant de son influence à la cour, les a fait venir à Paris. Et c'est une charge de violiste qui a échu à Louis avant qu'il ne soit nommé organiste de Saint-Gervais. Les frontières entre les différents répertoires instrumentaux sont donc assez poreuses pour légitimer les transcriptions du clavier aux cordes, comme devaient le pratiquer couramment les musiciens de l'époque. Les interprètes font ici preuve de beaucoup de liberté et d'une belle expressivité. On admirera la grande maîtrise de l'ornementation de la violoniste dans les reprises de ces courtes danses. À la fin de la Suite en do de Couperin, un Rigaudon sur le thème d'un Noël populaire (« Votre bonté grand Dieu ») évoque la tradition des Noëls variés pour l'orgue, avec son double en guise de variation. Cette relecture de pièces pour clavecin jouées aux cordes permet une nouvelle approche de ces musiques malheureusement encore trop peu connues.

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