- ResMusica - https://www.resmusica.com -

Les films de Boris Charmatz au week-end d’ouverture du Festival d’automne

Au programme de ce week-end d'ouverture du Festival d'automne à Paris, du théâtre, de la musique et de la danse, à travers la présentation de deux films de et avec . Un avant-goût du Portrait consacré au chorégraphe par le festival cette année.

Dans la grande salle une lente introduction, la version filmée en 2017 de herses (une lente introduction), spectacle créée en 1997 avec , Julia Cima, Vincent Dupont, et Myriam Lebreton. Filmée au plus près des corps nus des danseurs, seulement coiffés d'une perruque, cette version utilise le cadre de la caméra pour offrir une nouvelle lecture de la chorégraphie. Du plan large aux plans les plus serrés, elle se concentre sur la chair neutre des interprètes, leur regard hagard, leurs étreintes mécaniques et sans affect. L'étrangeté de l'ensemble, qui frappe aujourd'hui encore par sa radicalité, est accentuée par la lumière verdâtre qui nimbe les corps et par le nouvel habillage musical du projet. En effet, au lieu des œuvres d'Helmut Lachenmann interprétées au violoncelle par Jérôme Pernoo dans la version scénique, c'est une création musicale électronique « live » du musicien berlinois Marco Haas, alias , qui accompagne ces images muettes. Une confrontation contemporaine qui fait de ce film un objet plasticien.

Les Disparates, film présenté en boucle dans le Studio de l'Espace Cardin, offre une autre vision du travail chorégraphique de . Du deuxième duo du jeune chorégraphe créé en 1994 avec son acolyte , Les Disparates, il ne reste plus dans le film réalisé six ans plus tard qu'un seul interprète, Boris Charmatz. Au lieu du corps à corps avec la sculpture de Toni Grand en résine de la version scénique, la chorégraphie se déploie dans le décor grandeur nature de la ville de Dieppe. Comme autant de cartes postales, la silhouette de Boris Charmatz apparaît au bout du pont tournant, sur les quais du port ou à la piscine municipale. Les différents fragments de la chorégraphie s'assemblent à l'image d'un kaléidoscope par la magie du montage de , créant un nouvel objet burlesque et émouvant dans cette Normandie mouillée.

Cet univers chorégraphique est à retrouver tout au long de l'automne à travers huit spectacles et un week-end de performances et de projection de films au Centre national de la danse, à l'occasion du Portrait que lui consacre le Festival d'Automne.

(Visited 867 times, 1 visits today)