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Back to Ballet, retour au classique pour le Dutch National Ballet

En octobre dernier, le a pu donner la Première de son programme Back to Ballet, au cœur du ballet classique, pour une seule représentation en raison du confinement partiel aux Pays-Bas. Si cette soirée a été enregistrée, deux autres représentations ont pu être filmées et diffusées en livestreaming en décembre, avec des distributions différentes et sans public. Un programme composé de moments clés du répertoire classique de la compagnie.

La Valse Fantaisie de est un ballet virtuose plein de sauts, de travail de pointes et de sauts de chat, initialement présenté comme la deuxième partie de Glinkiana (1967), chorégraphie d'après quatre compositions de Mikhail Glinka. La musique, reminiscence des valses de Frédéric Chopin, est vive et légère. Très enlevé, le quatuor de danseuses issues de la compagnie junior encadre un couple dynamique et souriant, à la technique parfaite.

C'est le Pas de Deux du deuxième acte du Lac des cygnes qui a été retenu pour illustrer l'art de Marius Petipa et de Tchaïkovski, mêlant danse et musique au plus haut niveau. Ballerine tragédienne que l'on pourrait voir danser au Kirov ou au Bolchoï, fait éclater sa maturité dans cet adage phare du Lac des cygnes. La poursuite ne suit que le cygne blanc, laissant dans l'ombre son partenaire Costa Allen. Anna Tysgankova est très solide sur ses pointes et réserve des ports de bras très expressifs. Superbe solo au violon.

Chorégraphe et directeur du , a créé Vivace, sur la partie finale de la Symphonie Classique de pour les danseurs masculins de la compagnie néerlandaise à l'occasion du Gala annuel de la compagnie en 2014. Après une première partie brillante, véritable feu d'artifice de virtuosité classique et athlétique, a profité de ce programme pour allonger sa Classical Symphony et y ajouter une seconde partie pour quatre danseurs. Toujours sur la musique de Prokofiev, mais sur une partition plus lente, il propose une chorégraphie plus expressive et plus mélancolique. Chaque solo est une mini-variation avec sauts, tours, petite batterie et beaucoup d'épaulements, qui donnent un caractère de camaraderie à l'ensemble. Chaloupée et décontractée, la chorégraphie des ensembles est pleine d'énergie et de complicité. Le répertoire compte très peu de ballets exclusivement masculins, et celui-ci est visiblement parfait pour faire travailler l'ensemble des danseurs de la troupe !

Le spectaculaire pas de deux du Corsaire a été créé à la fin du XIXᵉ siècle, et pourrait être interprété comme une ode à la virtuosité du ballet classique. Beaucoup de solistes à travers le monde apprécient ce pas de deux pour sa technicité et son exigence expressive. A l'occasion de cette soirée, c'est et qui relèvent le défi. Les deux danseurs ont débuté dans la compagnie junior et on rejoint la compagnie principale il y a à peine quelques années. La danseuse est parfaite, avec une ligne exceptionnelle et d'une grande pureté dans son interprétation. est magnifique dans son solo, avec beaucoup de caractère. Le solo de la ballerine est tout aussi impeccable, précis et léger, surtout dans le manège. Le grand manège du danseur ouvre la voie aux fouettés de la danseuse, qui très brave, reste fraîche jusqu'au bout. Léger décalage dans l'orchestre au moment des tours à la seconde de , pour finir en apothéose sur le final éblouissant des deux danseurs.


Paquita,
présenté dans son intégralité, achève cette soirée, dans une version de Marius Petipa rafraîchie par , avec une jolie polka des élèves de l'école de danse nationale sur fond de décor de palais andalou. Puis une csardas du corps de ballet féminin, joli exercice de style en tutus carmin. Le couple impeccable formé par et domine la distribution. Dans les ensembles, la compagnie prouve son très haut niveau au son des castagnettes. Souriantes, les danseuses se jouent des espagnolades. Dans le pas de trois, on retrouve , jeune danseur brésilien déjà repéré dans Classical Symphony. Longues jambes, belle allure, hyper léger, sissonnes impeccables, c'est une révélation. Ses deux partenaires féminines, vives et précises, ne sont pas en reste. Allure aristocratique pour le solo féminin qui suit et ouvre un festival de quatre solos colorés, avant de laisser la place à Quian Lu toujours en blanc. Ports de bras et mains d'une grande délicatesse dans le grand pas de deux, avec le soutien d'un orchestre très inspiré. Encadré par un galop de jeunes danseuses en carmin, le couple principal joue une partition brillante, manquant peut-être un peu d'aspérités.

Crédits photographiques : © Hans Gerritsen

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