- ResMusica - https://www.resmusica.com -

Le trio No bad vibes en spectacle sur la scène de Soissons

Entre théâtre musical et performance, L'Air(e), le spectacle du trio donné sur le plateau de la Cité de la musique et de la danse de Soissons est retransmis en direct par les Concerts de poche.

 

Pas de concert sans atelier : telle est la devise des Concerts de poche qui se sont donnés pour mission d'emmener les artistes dans les campagnes ou les quartiers des grandes agglomérations pour y partager la musique avec un public renouvelé et de tous les âges. C'est ce que rappelle à l'écran la responsable de l'action menée à Soissons par les percussionnistes François Papirer et Rémi Schwartz avec les écoles primaires, les collèges et les adultes du centre social de Saint-Crépin de la ville. La soirée débute avec un extrait de la finalisation de l'atelier choral auquel ont contribué les artistes de ce soir.

Inventif, drôle, maniant l'humour et le mystère, le trio s'est formé en 2018 au sein des et se forge une identité au fil des spectacles dont les artistes écrivent eux-mêmes le scénario. L'Air(e) combinant pièces du répertoire, improvisation et performance convoque les mots et le geste, les instruments acoustiques et la magie de l'électronique.

L'alerte retentit : Trois individus se retrouvent acculés, enfermés dans un réduit de six mètres par quatre. Comment fuir cette réalité ? C'est ainsi que s'amorce la dramaturgie. La situation est bien à l'ordre du jour (« Attention, confinement » s'exclame François Papirer en entrant sur scène) même si 22, placards!, le livre de qui sert de fil rouge au spectacle, date de 2013 ! D'autres écrits, les Brèves n° 2, 41, 84, etc. du même auteur (et compositeur) – « C'est épouvantable », « Qu'est-ce que l'air ? », « Avis d'EXPIR » par François Papirer, « Où qu'il est moi? » par Rémi Schwartz (avec boites à meuh), « Le dieu dans ma poche » (avec triangle) par Enrico Pedicone et François Papirer, etc. – servent la thématique, avec ou sans musique, entre humour dada et tragique extravagant. Les trois partenaires sont assis et concentrés lorsqu'ils interprètent Musique de tables de , une chorégraphie de gestes irrésistible autant que virtuose qu'on ne présente plus (elle date de 1987) et qui continue à exercer son pouvoir de fascination. Autre pièce donnée elle-aussi à la table et chérie des percussionnistes, I funerali dell'anarchico Serantini de est un théâtre de gestes et de sons émanant du corps des interprètes qui racontent sans mots leur histoire. L'œuvre est ce soir revue et dramatisée par nos trois protagonistes (l'œuvre en réclame six) puis enchaînée par tuilage, car tout est éminemment fluide dans ce parcours, avec Pad phase (pattern1) de . Avatar de Marimba phase (1967) du minimaliste américain, la pièce est jouée par François Papirer et Rémi Schwartz sur les pad percussions, des surfaces contrôlées par l'ordinateur pouvant à l'envi changer de timbre. Enrico Pedicone, plus sombre avec son sweat à capuche gris, sonde le gong grave dont la résonance monte en puissance et sature l'espace. Après 24 loops de , une musique qui fait appel à l'outil électronique et fonctionne sur l'empilement progressif des couches sonores, l'ambiance se fait plus « électro », l'éclairage plus psychédélique, Enrico Pedicone à l'échantillonneur réalisant en live un remix électrisant de Pad phase (pattern3) joué par ses deux camarades dans le lâcher-prise et l'intensité des fins de concerts rock.

Crédit photographique : © Christophe Urbain

(Visited 424 times, 1 visits today)