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Le 8 mars au Palazzetto Bru Zane, c’est pour Pauline Viardot

Dans le cadre de la Journée internationale des droits des femmes, et , portés par une initiative du , ont choisi de mettre à l'honneur une compositrice et chanteuse lyrique du XIXᵉ siècle, Pauline Viardot, longtemps oubliée et qui fait aujourd'hui l'objet de beaucoup d'attentions.


C'est au sein d'un Centre de musique romantique française vide, au cœur de Venise, que le spectateur se promène avant de rejoindre une salle où seul un piano à queue trône au centre, et où l'attendent les deux protagonistes du jour. La commémoration de celle pour qui on fête le bicentenaire de la naissance cette année, s'inscrit dans les moindres détails, jusqu'à la tenue et la coiffure stricte de sa jeune interprète, une tenue faisant directement référence au portrait d'Ary Scheffer peint en 1840, où pose de biais.

La première partie du récital est consacrée aux mélodies de la compositrice, une sélection dans un catalogue de pas moins deux cents partitions. Chaque air est indiqué à l'écran par le réalisateur, qui manie parfaitement les mouvements de caméra pour apprécier autant les intentions d' que le jeu pianistique de son comparse . La diversité réside d'abord dans les langues employées, la compositrice prolifique en maîtrisant six, ces mélodies ayant été créées notamment pour que ses élèves, essentiellement des jeunes filles, puissent développer leurs capacités vocales.

Dans les mélodies chantées en russe, offre d'abord un chant sobre et introverti, soutenu par son timbre profond de mezzo-soprano. A ses côtés, le jeu d' est net, particulièrement précis et sans aucune fioriture. L'atmosphère s'intensifie avec les sonorités hispanisantes des Filles de Cadix, de l'Havanaise des Six mélodies et de L'absence, enrichissant la mélodie romantique par le folklore populaire.

La seconde partie du récital met en lumière l'influence de la cantatrice dans la vie musicale européenne de son temps, de nombreux musiciens de renom écrivant en effet des rôles d'opéra à son intention : pour Jules Massenet, elle est Meryem dans Marie-Magdeleine ; pour Meyerbeer, elle sera Fidès dans Le Prophète, alors que Camille Saint-Saëns lui écrira le rôle de Dalila dans la version française de Samson et Dalila. Grâce à cette sélection d'airs d'opéras, Aude Extrémo déploie naturellement une interprétation plus dramatique, ce sens de la tragédie immortalisant le chant de . Ses vibratos émouvants marquent particulièrement ce récital d'une heure qui se clôture par la tendresse voluptueuse de « Mon cœur s'ouvre à ta voix » de Dalila.

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