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Renaud Capuçon, Edgar Moreau et Bertrand Chamayou fêtent Saint-Saëns

En cette année 2021 marquant le centenaire de la disparition de Camille Saint-Saëns (1835-1921), et ses amis célèbrent le compositeur français avec trois pièces maitresses de sa musique de chambre : la Sonate pour violon n° 1, la Sonate pour violoncelle n° 1 et le Trio pour piano et cordes n° 2.

fut à l'instar de Mozart ou de Liszt un enfant prodige, donnant son premier concert à l'âge de 10 ans. Pianiste, organiste titulaire des grandes orgues de la Madeleine à Paris, pédagogue et compositeur, auteur d'un impressionnant catalogue parmi lequel, la Symphonie n° 3 pour orgue, l'opéra Samson et Dalila, et le Carnaval des animaux demeurent ses pièces les plus célèbres. Ses poèmes symphoniques et sa musique de chambre restent encore de nos jours ses compositions les moins connues, si l'on excepte la Sonate pour violon n° 1 qui aurait inspiré Marcel Proust pour la fameuse « petite phrase » de la Sonate de Vinteuil évoquée dans La Recherche du temps perdu. , Edgard Moreau et remédient à cet injuste oubli.

La Sonate pour violon et piano n° 1 (1885) déroule son Allegro initial dans une ambiance élégante où le violon prédominant exalte à l'envi l'effusion romantique et le lyrisme envoûtant autour de la fameuse « petite phrase » bien soutenu par un piano complice, suivi d'un Adagio, plus mélancolique qu'élégiaque, joué avec beaucoup de profondeur et de sensibilité par dont on apprécie le beau legato se déployant sur des notes égrenées, graves et douloureuses du piano. L'Allegretto, sorte de Scherzo plus enjoué, fait contraste avec un trio plus lyrique où s'établit un dialogue équilibré entre les deux instruments avant que le Finale fiévreux et tourmenté ne laisse place à une véritable cavalcade dans les assauts virtuoses et répétés du violon et du piano.

La Sonate pour violoncelle et piano n° 1 (1872) fut composée dans la douleur faisant suite à plusieurs décès familiaux d'où son caractère de gravité dont le violoncelle se fait l'écho dans un premier mouvement où il se confine, presque bougon, dans le registre grave, avant un Andante en forme de choral tout en retenue, précédant un Allegro final libérateur et virtuose concluant une interprétation tendue et impliquée d'.

D'une tout autre trempe, le Trio pour piano et cordes n° 2 (1892) comprend cinq mouvements dans une architecture en arche avec deux Allegro extrêmes encadrant deux mouvements plus légers et un Andante central. Le premier mouvement séduit à la fois par l'équilibre et la fusion des parties, par sa beauté mélodique, autant que par ses couleurs, tour à tour passionnées, tendues et par instants dramatiques ou élégiaques. Le second, Allegretto, introduit un moment de badinage détendu faisant la part belle au piano de avant un court Andante romantique et cantabile anticipant un Gracioso très dansant sur un rythme de valse, avant un Allegro final où Saint-Saëns fait montre de toute sa maitrise dans une fugue orageuse concluant de belle façon cette remarquable interprétation virtuose et complice.

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