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Marie-Ange Nguci d’une pureté angélique dans Mozart

Avec l' dirigé par , propose une interprétation toute en finesse et élégance du Concerto pour piano et orchestre n° 20 de Mozart.

Il y a quelques semaines seulement, excellait à la Philharmonie de Paris dans le brillantissime Concerto pour piano n° 2 de Camille Saint-Saëns. Dans ce nouveau programme diffusé en ligne par l', elle se tourne vers la page concertante la plus dramatique de Mozart, en ré mineur. Très concentrée du début à la fin de cette exécution, elle fait preuve d'une grande intelligence musicale et de poésie. Mais avant sa première intervention, dans l'exposition, souligne l'angoisse par la netteté des attaques, l'accentuation du rythme et de menues fluctuations du tempo.

Avec le jeu de la soliste, nous nous trouvons immédiatement frappés par la profondeur du ton et l'agilité des doigts. Une expression douloureuse et plaintive prime. Son sens du legato s'accompagne aussi bien d'un toucher léger et perlé que de la clarté des textures. La cadence, composée secondairement par le jeune Beethoven, s'avère d'une subtilité éthérée rare. Tout du long, veille à la pureté de la cantilène, subjuguant tant par la douceur des sopranos que par la souplesse des trilles.

La lecture du deuxième mouvement, Romance, est donnée avec une articulation finement diversifiée (avec, par instants, un staccato assez prononcé), révélant suavité, noblesse et simplicité, des moments discrets et intimistes, notamment un charmant dialogue entre la main droite et la main gauche. La délicatesse et la sensualité n'en sont pas moins audibles dans les passages « virtuoses », portés avec fougue, intenses, voire chauffés à blanc. Si l'orchestre suit la soliste de près dans sa narration, distillant des ambiances sonores sereines, il lui manque un brin de flexibilité des phrases et de gravité dans le climax.

En ce qui concerne le finale, nous avons affaire à un jeu énergique, qui n'empêche pourtant nullement l'approche lyrique de cette prestation, favorisant çà et là la théâtralité et des contrastes agogiques bien prononcés, surtout dans les cadences (de Hummel), à la fois éloquentes et sublimes. Le piano n'arrête pas de chanter, comme si l'artiste souhaitait rapprocher ce concerto des opéras de Mozart. Les interventions des vents, dans une conversation galante avec l'instrument principal, élargissent la palette des couleurs de cette interprétation.

La beauté de cette exécution nous fait regretter que le programme de ce concert se cantonne à une œuvre seulement, en espérant toutefois réentendre Marie-Ange Nguci prochainement.

Crédit photographique : © Ugo Ponte / ONL

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