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Un Schubert lumineux et dramatique avec Accentus et Laurence Equilbey

Autour de la Symphonie n° 4 et de la Messe solennelle, dresse un portrait tragique et dramatique de Schubert, à mille lieux du compositeur intimiste que l'on croyait connaitre.


Ceux pour qui Schubert serait plutôt un compositeur intimiste confiné dans les lieder et dans la musique de chambre feraient bien de s'inspirer de ce concert transmis depuis le Théâtre des Arts de Rouen. , l'ensemble et l'Orchestre de l'Opéra de Rouen Normandie célèbrent en effet le compositeur autrichien autour d'un programme astucieusement constitué de deux œuvres éminemment dramatiques, parfaitement complémentaires dans le diptyque qu'elles constituent.

Le concert démarre avec la Symphonie n° 4 dite « Tragique », laquelle déploie une théâtralité inaccoutumée. La direction précise et dynamique de aiguise les contours de cette œuvre furieusement romantique, qui constitue le hors-d'œuvre idéal pour la Messe solennelle en la bémol qui lui fait suite. Particulièrement tourmentée elle aussi, cette œuvre marque une nette coupure avec les précédentes messes de Schubert, plus conventionnelles dans leur forme et dans leur traitement musical.

Le chœur rend justice, de manière saisissante, aux accents fiévreux de l'écriture schubertienne. À la justesse quasiment obsessionnelle des quatre pupitres font écho la souplesse des phrasés et la rectitude de la ligne. Le port du masque scrupuleusement respecté par l'ensemble des choristes accentuerait presque la fatalité qui plane sur l'ouvrage. D'un excellent quatuor de solistes se détachent le soprano lumineux de la chanteuse belge , ainsi que la voix souple et bien timbrée du ténor néerlandais . L'alto et le baryton-basse ont leurs beaux moments également. Comme pour la symphonie donnée en début de concert, la direction de Laurence Equilbey dessine les contrastes les plus troublants.

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