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Les jeunes pousses vocales des Arts florissants au festival de Printemps de Vendée

Présentés par et le Conseil Départemental de la Vendée, les fleurissements de la cinquième édition du Festival de Printemps sont cette année 100% numériques.


Consacré au répertoire sacré, le Festival de Printemps propose pour cette édition, durant tout un week-end, une programmation dédiée à . Pour le concert d'ouverture, Paul Agnew a associé le compositeur italien à alors que choisit pour le concert de clôture, un programme appariant Vivaldi, Pergolèse et Corelli. Le programme inédit est composé de deux Motets de Vivaldi (RV626 et RV 630) et de sa Sonate n° 3 en ut majeur op. 1 RV 61, puis du Stabat Mater dolorosa de Pergolèse ; le Concerto pour cordes en sol majeur RV 145 ayant été finalement remplacé par la Sonate en sol mineur opus V n° 5 de Corelli.

Les Motets, chez Vivaldi sont des cantates sacrées pour soliste, plus nourries du théâtre que de la religion, et d'un attrait souvent plus modeste que le reste de ses compositions. Cherchant par ces partitions à mettre en valeur les jeunes voix des figlie della Pietà, le prêtre roux y aménage régulièrement la structure traditionnelle du motet italien (deux airs, deux récitatifs) pour s'approcher du plan du concerto qu'il a contribué à faire naître, suivi d'un Alleluia en forme de coda.

Débuter par la virtuosité périlleuse du motet In furore iustissime irae paraît bien audacieux pour la jeune soprano qui s'emploie vaillamment à faire ressortir la rythmique incisive de cet ouvrage. Plus à l'aise dans l'imploration poignante de la séquence centrale qui sonne comme un récitatif d'opéra, la chanteuse assure bon an, mal an, l'agilité technique et l'étoffe vocale qu'exigent ces pages, avec le soutien des coups d'archets vigoureux des cinq instrumentistes qui l'accompagnent et cela malgré une articulation imprécise.

Le contre-ténor de , lauréat du Jardin des Voix, assure plus habilement le motet Nulla in mondo pax sincera qu'il mène avec une voix réellement expressive. Il se démarque particulièrement par son infinie tendresse dans les récitatifs, tandis que la brillance de ses vocalises rivalise parfaitement avec les violons qui s'en donnent à chœur joie dans l'Alleluia final. Sous la direction de assis à l'orgue, dans le Sonate en sol mineur opus V n° 5 de Corelli et la Sonate en ut majeur op. 1 RV 61 de Vivaldi, les instrumentistes solistes donnent une lisibilité bienvenue et une clarté certaine aux articulations de ces pages, même si le violon souvent rêche d'Augusta McKay Lodge dans Corelli, face au jeu bien plus précis de Marion Martineau au violoncelle, n'a pas toujours l'agilité requise.

Tout aussi populaire que les œuvres l'ayant précédées, le Stabat Mater de Pergolèse permet aux interprètes de délivrer naturellement la version réduite pour deux violons (Tami Troman et Augusta McKay Lodge), un alto (Christophe Robert), un violoncelle (Marion Martineau) et une basse (Hugo Abraham). respecte le caractère galant de l'ouvrage, soutenu par un ensemble instrumental léger et savoureux, fort d'un jeu délié et de sonorités claires qu'une parfaite prise de son reflète agréablement, rendant l'écrin de la cathédrale de Luçon presque intimiste. Du côté des deux voix, leur mariage exprime une agréable harmonie, le dessin des lignes mélodiques respirant le naturel.

Crédits photographiques : © Julien Gazeau

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