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La belle découverte de l’orchestre du classicisme tardif d’Andreas Romberg

Issu d'une fratrie de musiciens, (1767-1821) fait partie de ces compositeurs qui ont tissé un lien entre le classicisme et le romantisme, 

Depuis les années 1990, les musicologues s'intéressent à ce compositeur – un violoniste admiré non seulement par Haydn et Beethoven – qui laissa à la postérité huit opéras et nombre de pièces symphoniques. Chez Sony, Luca Bizzozero nous fit découvrir quelques concertos des frères Romberg. Ce fut l'occasion d'entendre diverses pièces d'Andreas. De son côté la violoniste Chouchane Siranossian grava, pour Alpha, trois concertos du compositeur.

L'Ouverture op. 54 est celle de son opéra en un acte : La Générosité de Scipion. Les couleurs de l'orchestre de Scipion l'Africain, vainqueur de Carthage sont un subtil mélange entre l'écriture française et italienne des années 1810, c'est-à-dire une ouverture cuivrée et mozartienne dans l'âme, bien enlevée sous la direction de .

La première des dix symphonies de Romberg date des années 1793-1794. Si les accents possèdent quelques relents des ouvertures de Mozart, c'est bien à Haydn qu'il faut songer et à celui des symphonies londoniennes en quatre parties, sans oublier l'influence de l'École de Mannheim. Le mouvement lent s'apparente à une danse de cour (sans l'humour toutefois de Haydn), mais avec un sens aigu de l'exploitation des lignes mélodiques. Le Menuet – davantage scherzo – pétille d'intelligence et de finesse grâce à un orchestre qui joue avec précision du bout de l'archet. Le finale est une habile tarentelle qui reste dans les limites imposées par le genre : nulle hardiesse digne d'un Haydn !

Datée de 1797, la Symphonie n° 3 offre de très beaux solos à la flûte, au hautbois et au basson : un divertissement voire une sérénade, presque, dans l'esprit d'un scherzo de Haydn en guise d'introduction ! Après cette pièce virtuose car délicate à mettre en place, plusieurs mélodies s'enchaînent dans le mouvement lent. Elles sont comme des emprunts à des airs d'opéras. C'est davantage à quelque musique de scène, sinon intermède de ballet auquel on se réfèrera pour le Menuet, assez original en raison de son orchestration pointilliste dans les vents. Romberg y montre pleinement sa personnalité. Le finale se veut une récapitulation complexe des mouvements précédents. Il semble que le compositeur ait souhaité rendre hommage au finale de la Symphonie “Jupiter” de Mozart. À défaut de posséder le génie de son illustre confrère, Romberg témoigne d'un fort tempérament que les interprètes défendent avec une belle ardeur.

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