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Figaro fête ses huit ans de mariage au MET

Éminemment classique, créée en 2014, cette inaltérable production des Noces de Figaro, mise en scène par , continue de faire les beaux jours du Metropolitan Opera, portée par une belle distribution vocale faisant appel à de nombreux jeunes chanteurs prometteurs.

Après huit ans de bons et loyaux services, Figaro fête ses Noces de Coquelicot sur la scène du MET avec cette incontournable mise en scène de qui aura permis à de nombreux chanteurs, parmi les plus éminents (Nadine Sierra et Isabel Leonard entre autres…) de faire leurs débuts dans le répertoire mozartien. A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire nous dit-on et pourtant…En se cantonnant dans une lecture au premier degré, exclusivement « buffa », sans aucune connotation sociale ou politique, il faut bien avouer que fait mouche auprès du public new-yorkais, obtenant chaque soir un nouveau triomphe depuis plus de huit années…

Dans un décor de palais andalou, transposé dans les années 30, installé sur une tournette qui permet de donner vie à l'intrigue dans différents lieux, en accentuant méprises, quiproquos et aventures amoureuses vaudevillesques, la vision de Richard Eyre s'inscrit délibérément dans la farce, servie par une distribution de chanteurs-acteurs dirigée au cordeau qui ne ménagent ni leurs efforts, ni leur engagement scénique. Point de vidéo, point de lumières tapageuses ou de scènes provocatrices, cette lecture se limite au théâtre et à la musique, de façon très classique mais efficace.

La distribution vocale en appariant jeunes chanteurs et talents confirmés convainc tant par son homogénéité que par sa qualité. Parmi les plus anciens, en Comte Almaviva confirme ses accointances scéniques et vocales pour un rôle de dindon de la farce sex addict qu'il aura porté sur de nombreuses scènes internationales (Berlin, Munich, Vienne, Paris…). Le Figaro de s'impose par son baryton puissant et coloré autant que par son abattage scénique irréprochable en maitre du jeu. La Comtesse de , habituée du rôle, reste indiscutablement une pièce maitresse de cette distribution par la beauté de son timbre, par l'élégance et la facilité de son chant sublimé par la souplesse de son legato dans « Porgi d'amor » ou « Dove sono ». Parmi les jeunes recrues, (Suzanne) séduit par sa fraicheur et son espièglerie comme par son chant qui donnera sa pleine mesure dans un « Deh nieni non tardar » d'anthologie à faire pleurer les pierres. Meigui Zhang en Barberine est une heureuse découverte avec un « Non perduta… » superbement chanté et plein d'émotion. Seule déçoit quelque peu dans les deux airs de Chérubin par la rigidité de la ligne. Le truculent Bartolo de Maurizio Muraro, l'irrésistible Marcelline d', le bien chantant Basilio de Giuseppe Filianoti et l'excellent chœur du MET complètent avec bonheur ce valeureux casting en apportant leur pierre dans les nombreux ensembles. Face à ce plateau très en verve, , pour ses débuts dans la fosse du MET manque parfois d'un peu d'allegria dans sa direction, notamment dans l'Ouverture qui parait assez fade, contrastant avec la marche nuptiale du III parfaitement menée, sans altérer toutefois une production qui semble avoir encore de beaux jours devant elle à en juger par l'accueil d'un public new-yorkais totalement conquis et enthousiaste !

Crédit photographique : © Metropolitan Opera

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