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Montpellier Danse, version clubbing or not clubbing

Deux salles, deux ambiances, réminiscences du clubbing et de la fête, à , avec 2019, la création d' pour la Bastsheva Dance Company et Empire of Flora, de Michelle Muray.

Original dispositif bi frontal pour 2019 d', avec un catwalk, ce podium allongé des défilés de mode, qui devient un espace de jeu minimaliste pour une en folie. 2019 est un spectacle sophistiqué, avec une parfaite maîtrise du rythme, de la vitesse survitaminée à l'extrême lenteur où le ralenti des mouvements correspond à l'étirement de la musique. Il parie sur la physicalité et l'ultra présence de la troupe de danseurs, gonflée à bloc tout au long de la représentation.

Ballet choral qui se transmet comme une onde d'un bout à l'autre de la scène, 2019 s'affirme en mettant en valeur des fortes personnalités comme dans le tanztheater ( assume-t-il une filiation avec Pina Bausch ?). On admire la séquence inspirée du voguing sur des platform shoes de drag queen sur un chant d'amour (ou une complainte en arabe complètement décalée avec ce que l'on voit sur scène). Elle témoigne, comme toutes les autres séquences du spectacle, d'un habile travail d'équilibre entre les unissons et les soli/duo et les singularités de chaque danseur ou danseuse.

La force de ce spectacle réside aussi dans sa bande-son incandescente et sensible, ces voix multiples en hébreu ou en arabe qui forment comme un baume, une prière universelle jusque dans le sommeil et le rêve.

met le masculin au club

Pour Empire of Flora, sa nouvelle création à , la chorégraphe franco-américaine , montpelliéraine depuis plusieurs années, a confronté sur la scène du Théâtre La Vignette un quatuor masculin à un DJ set de la jeune Lolita Montana. Chacun évolue dans son univers, et les rencontres entre la danse et la musique se font incidemment, au détour de certains unissons ou d'une accélération soudaine.
Quatre très bons danseurs, quatre masculinités différentes sur le plateau nu. Avec une attention soutenue à chaque geste, une qualité de mouvement et une énergie féline, les quatre danseurs se jaugent, s'affrontent, se comparent, comme dans un défilé de mode. À côté d'eux, la DJ mixe un set dont l'intensité croît puis décroît. Il y a une certaine vanité dans ce défilé fascinant des apparences masculines, de la pose à la posture. Mais ne tombe pas dans ce piège, maintenant la loupe sur le seul mouvement, dans une objectivité imperturbable.

Crédits photographiques : 2019 © Ascaf ; Empire of Flora © Ronan Muller

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