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Florence baroque au Festival Valloire

Il n'y a pas que les Médicis qui ont enrichi Florence. En Savoie, le Festival Valloire a proposé pour sa 13e édition des musiques baroques de formes diverses et variées, créées et jouées dans cette magnifique ville italienne.

Parmi les concerts au programme cet été, et son ensemble ont imaginé fastes et festivités musicales, bien sûr, à la cour des Médicis. Godi Fiorenza ! Réjouis-toi Florence ! C'est le titre du concert du jour.

C'est à la cour des Gonzague qu'a retenti, pour la première fois, cette toccata d'ouverture de l'Orfeo de Monteverdi. À Valloire, c'est le cornet à bouquin de qui sonne tellement bien dans cette superbe église baroque de Savoie. La première pièce chantée est de Frescobaldi : « Daigne, O grand Ferdinand, prêter l'oreille… entends les sonorités complaisantes ». La voix puissante et le timbre solennel du ténor, , mettent en valeur musique et paroles : « celui qui apprécie ici-bas la sonorité des chants, élève son âme vers l'harmonie des cieux ». Une belle sinfonia de Cristoforo Malvezzi fait respirer chanteurs et public avant un retour à Girolamo Frescobaldi et deux pièces où vont dialoguer avec Caroline Arnaud puis . Nous sommes dans l'atmosphère de Florence. Les festivaliers découvrent, alors, Francesca Caccini, la fille de Giulio. Chanteuse, claveciniste, elle fut, surtout, l'une des premières femmes compositrice. Parmi ses chansons, a choisi O felice pastore, une pièce qui exalte l'amour : « Qu'il suive Amour, qui dilue tout ennui et toute douleur ». Très bien chanté et joué par Caroline Arnaud et . Très vivant, ce concert Godi Fiorenza ! est tout à fait dans l'esprit du thème Florence Baroque choisi par Gaël de Kerret, le directeur artistique du Festival.

Autre concert autour de Florence : Il canto nobile. a divisé son programme de chansons en trois parties : musique spirituelle, musique variée et opéra. Avant chaque pièce, il présente l'œuvre, son contexte et l'interprétation qu'il va en donner. Puis interviennent deux chanteurs et deux instrumentistes, juste ce qu'il faut pour charmer des festivaliers qui auraient pu être plus nombreux. Les absents ont toujours tort ! Même en musique…

, accompagné à l'orgue par , chante une ode Maria, dolce Maria de Francesca Caccini. La voix est expressive avec de belles nuances tout au fil du concert. Puis Maria Cristina Kiehr chante d'une voix douce Chi è costei. Son visage et ses yeux sont le reflet de son chant. On la retrouve, triste, accompagnée de l'orgue et du théorbe dans O miei giorni fugaci de Jacopo Peri. Puis voici le duo des solistes attendu : Vergine chiara de Marco da Gagliano. Encore un compositeur peu connu. Le dialogue – Maria Cristina Kiehr fonctionne à merveille. On trouve encore cette complicité musicale dans la pièce Intenerite voi de Péri.

Le troisième volet du concert, l'opéra, propose un extrait de l'opéra Liberazione di Ruggiero de Francesca Caccini. Composé en 1625, cet opéra a été commandé par deux florentines, dont Marie-Madeleine d'Autriche, pour la venue du roi de Pologne. L'occasion pour Romain Bockler de lâcher sa voix de basse sans omettre les nuances que le texte nécessite. Le concert se termine avec deux extraits de petits opéras de Marco Gagliano. Une belle ambiance, faite de douceur et de découvertes, une réussite pour le Concerto Soave en version light.

Le Festival Valloire Baroque s'ouvre, aussi, au jeune public : du hip-hop, des enfants de centres de loisirs qui chantent en public et un concert au cours duquel le public est chanteur dans un tube de la musique classique : le Gloria de Vivaldi. La musique classique n'est pas élitiste. Le festival l'a montré cet été.

Crédits photographiques : Maria Cristina Kiehr ; Olivier Coiffet et Romain Bockler ; © Jean-Noël Démard

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