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Galanteries champêtres par Reinoud van Mechelen

Le ténor belge et son ensemble aiment à défricher des répertoires méconnus. Ils nous offrent ici un florilège de brunettes anonymes et autres airs galants.

« Brunette : petite chanson tendre, d'un goût naturel et délicat » nous apprend le dictionnaire Littré. Ces airs à une, deux ou trois voix et basse continue sur un sujet champêtre et galant furent très populaires en France au tournant des XVIIᵉ et XVIIIᵉ siècles. L'éditeur Ballard en publie trois tomes sous le titre Brunetes ou petits airs tendres, et c'est à cette source que est allé puiser le programme du présent enregistrement. Il y ajoute de joyeux « airs à boire » et des intermèdes instrumentaux de Marais, Hotteterre, Visée, Couperin, Dandrieu et Pignolet de Montéclair. Un programme tout en délicatesse et élégance, illustration du raffinement à la française, où la voix souple et expressive du ténor fait merveille. La diction est parfaite et le texte reste toujours lisible, même dans les reprises ornementées, tout droit venues de l'art de l'air de cour. Preuve de la ductilité de sa voix, le ténor se fait haute-contre dans les reprises de « Tu ne dois pas, jeune Lisette » chantées à l'octave aigüe. On se souvient que les derniers enregistrements de étaient consacrés au répertoire des contre-ténorsLouis Gaulard Dumesny et Pierre de Jélyotte.

Les airs instrumentaux choisis répondent parfaitement aux pièces vocales, et font beaucoup pour l'attrait de ce programme. Trois pièces de viole de Marin Marais permettent d'apprécier la belle musicalité de . Le traverso d' tient une place importante tout au long du programme, et lui confère beaucoup de poésie, en dialogue avec la voix. Elle nous propose aussi une intervention bienvenue sur la musette de cour, instrument des évocations champêtres par excellence. Le théorbe de Simon Linné et le clavecin de réalisent un continuo subtil et des intermèdes tout en délicatesse. Au milieu de tous ces airs tendres, on appréciera la simplicité de deux comptines chantées a capella: « Sur le bord de la Seine » et le truculent « Il étoit un Espagnol » qui apporte sa dose d'humour dans un programme parfois un peu trop langoureux.

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