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Les Liszt magistraux mais un peu distants de Michel Dalberto

Au fil des parutions récentes, construit une discographie qui explore les univers des grands compositeurs sans autre fil directeur que son envie. Aujourd'hui il nous propose un superbe récital lisztien.

poursuit son exploration du grand répertoire pianistique marquant chacun de ses nouveaux disques d'une exigence extrême tant dans le choix du programme que de celui de l'instrument. C'est sur un splendide Bechstein qu'il nous offre ce récital lisztien, intitulé « Once upon a time ». Il s'ouvre par une exécution de toute beauté de la « Vallée d'Obermann » tirée de la première des Années de pèlerinage, une pièce que le pianiste juge idéale pour entrer dans l'univers de Liszt. Il propose ensuite un bouquet de quatre Études d'exécution transcendante choisies tout simplement parce qu'il les aime particulièrement. Elles lui permettent de déployer la qualité de toucher que l'on connaît au musicien français. La plus spectaculaire est bien évidemment « Mazeppa », formidable chevauchée que l'on peut admirer en vidéo (enregistrée dans l'auditorium de la fondation Louis Vuitton) grâce au QR code qui figure à la fin du passionnant texte de présentation où expose avec clarté les raisons de ses choix.

Reste évidemment l'œuvre reine, peut-être le chef d'œuvre absolu de Liszt, la Sonate en si mineur. L'interprétation qu'en donne Dalberto impressionne par sa perfection, son équilibre, sa sonorité. Mais elle paraît quand même presque trop contrôlée d'un bout à l'autre quand les versions les plus flamboyantes (Argerich, Pogorelich, Horowitz évidemment) arrivent à conjuguer virtuosité transcendante et folie interprétative. Plus que du « Satan au piano », comme Clara Haskil avait surnommé Horowitz, c'est des lectures plus contrôlées d'Arrau ou de Brendel que se rapproche le maître français, concluant son album par un Liszt plus cérébral que romantique.

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