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La Chapelle Harmonique revisite les Fables de La Fontaine

À la croisée des chemins entre musique et théâtre, nous offre une promenade à travers le bestiaire des célèbres Fables du moraliste.

Pour les quatre cents ans de la naissance de la Chapelle Harmonique a élaboré en 2021 un programme autour de la mise en musique des fables, alternant leur lecture par un comédien, leur version chantée, des airs de cour de l'époque et des pièces instrumentales bucoliques. Nous commentions une de ces représentations donnée à l'auditorium du Louvre en avril 2021, avec une distribution vocale différente.

Au début du XVIIIᵉ siècle, cinquante ans après la publication des célèbres fables, s'est emparé de ces thèmes pour les mettre en musique, utilisant des timbres à la mode : chansons populaires, airs d'opéras, noëls … Il a transformé le texte de La Fontaine pour le faire coller aux mélodies, gardant l'esprit comique des originaux et leur conclusion moralisatrice. Ainsi, « La cigale et la fourmi » devient « La fourmi et la sauterelle », mais le sens et l'esprit léger des fables restent parfaitement respectés.

La captation en public de ce programme renforce son caractère théâtral et divertissant. Il nous semble voir le jeu de scène des acteurs, et l'interprétation truculente de l'excellent comédien Thierry Péteau est pour beaucoup dans la dynamique de ce spectacle réjouissant. La prestation de la mezzo-soprano n'est pas en reste, et sa voix proche du parlé-chanté fait merveille dans les textes les plus humoristiques. Sa diction est d'une admirable intelligibilité et sa voix souple s'adapte à tous les styles. Elle conclut le programme tout en douceur par l'air de Lambert « Charmante nuit », commencé a cappella et progressivement rejoint par le théorbe et la harpe, un grand moment d'émotion. a choisi des airs de cour de Lambert, Bataille, Boësset et Moulinié, dont quelques chansons à boire particulièrement cocasses. L'ensemble instrumental au service de ce programme (viole, flûte, théorbe et harpe) procure une atmosphère légère et poétique, particulièrement ciselée grâce aux cordes pincées qui accompagnent les fables. Les pièces instrumentales, principalement empruntées à François Couperin, ponctuent ce florilège et participent au dialogue subtile entre les oeuvres. Et les diminutions à la viole et à la flûte dans l'air de Boësset « A la fin cette bergère » sont ébouriffantes. De l'art baroque à son sommet !

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