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Il était une fois Casse-Noisette au Théâtre du Châtelet : nuit de féérie

présente Il était une fois Casse-Noisette dans l'écrin du Théâtre du Châtelet avec l'ambition de rendre accessible le ballet au plus grand nombre dans un souci d'esthétisme, de compréhension et de beauté du geste travaillés avec justesse et à portée de regard enfantin… et adulte.

a créé la chorégraphie de ce Casse-Noisette en s'affranchissant des versions de Petipa et Noureev et il offre de magnifiques moments de grâce portés par une troupe recrutée avec soin et qui sert à merveille cette exigeante production. Dans un entretien accordé à ResMusica, insiste sur le travail de  : « Il a recréé une chorégraphie entièrement nouvelle, qui paraît hyper naturelle, sans partir de la chorégraphie de Petipa ou de celle de Noureev, qu'il a connu comme moi. » Les pas de deux aériens voisinent avec des moments choraux maitrisés et réjouissants.

« L'idée était de faire en sorte que la personne qui vient voir le spectacle découvre un monde féérique de la danse classique. » Et de fait, des décors de Nolwenn Cleret aux costumes de Xavier Ronce en passant par la narration de Clément Hérvieu-Léger de la Comédie-Française ou le talent des interprètes, tout est fait pour happer le jeune public (le spectacle est recommandé dès 6 ans) en proposant un environnement proche d'un dessin animé fantastique tout en ne cédant en rien à la facilité.

Plaire aux enfants et aux parents est un sacré défi. Par la narration toute droite sortie d'un livre astucieux, le metteur en scène et s'emploie à rendre lisible le ballet de Tchaïkovski, qui campe une soirée de Noël dans la famille du conseiller Stahlbaum. Les préparatifs de la fête vont bon train en cuisine, perturbés quelque peu par de drôles de rats, irrésistibles et facétieux – pour le plus grand bonheur des enfants.

La féérie de Noël dans laquelle se déroule l'argument émerveille. C'est à travers les yeux innocents de Clara, une petite fille négligée par ses parents au profit de son frère, que l'on découvre la maison, les invités, le sapin et les cadeaux ; son parrain, Drosselmeyer, lui offre un casse-noisette, dont le charme opère d'emblée sur elle, et lui fait pressentir qu'il s'agit sans doute plus que d'un jouet. À la nuit tombée, après le départ des derniers invités, la petite fille revient dans le salon. Effrayée par des souris aristocrates qui dansent dans la pénombre, elle s'évanouit.

Le danseur étoile précise : « La narration est intéressante, car elle ramène les enfants dans la réalité du spectacle, permet de faire un changement de tableau ou d'expliquer simplement les choses. » Il s'agit dès lors d'éduquer le public aux exigences de la danse classique : « Je souhaitais permettre un accès plus facile à la danse classique que ce soit pour les spectateurs de demain ou les futurs danseurs. » Moment très attendu du ballet, l'incontournable bal des flocons est une réussite, avec des flocons remarquables de délicatesse et de mouvements éthérés.

Le défi d'émerveiller les enfants est relevé haut la main ! La narration resserrée, la qualité du geste, les pas de deux élancés et subtils, la richesse des pantomimes sans oublier l'impressionnant décor font de ce Casse-Noisette un vrai ballet ambitieux et rigoureux en mesure d'embarquer avec lui les spectateurs autant novices qu'éclairés. Espérons que ce beau travail suscite des vocations, de futures étoiles ou de spectateurs avertis.

Crédits photographiques : © Thomas Amouroux
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