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Le Krystian Zimerman Quartet joue Brahms à la Fondation Vuitton

Pour une de ses rares apparitions sur scène, investit la scène de la Fondation Vuitton en formation de quatuor pour les Quatuors avec piano n ° 2 et n° 3 de .

Brahms est un des rares compositeurs, avec Schumann, Mozart, Beethoven et Mendelssohn, à avoir fait appel à cette formation chambriste associant piano, violon, alto et violoncelle : formation instrumentale inhabituelle semi concertante, qui permet de concilier puissance symphonique et intimité chambriste au sein de deux œuvres où le piano prédominant entretient un discours complice et équilibré avec les cordes.

entouré de au violon, à l'alto et (tous partenaires du quatuor depuis 2019) nous offre de ces deux  œuvres une interprétation qui force l'admiration où se conjuguent autorité et délicatesse dans un mélange d'élans passionnés et de lyrisme mélancolique typiquement brahmsiens.

Le Quatuor avec piano n° 3, donné en première partie, connut une genèse difficile, composé initialement dès 1856, révisé en 1861 et 1868, avant de prendre sa forme définitive en 1875. Il se décline en quatre mouvements : un Allegro à l'atmosphère dramatique et passionnée, évoquant pour certains la figure romantique de Werther et, en filigrane, l'amour impossible pour Clara ; un Scherzo fiévreux et haletant, véritable course à l'abyme où piano et cordes rivalisent de virtuosité et d'allant dans une cavalcade jubilatoire parfaitement symbiotique ; un Andante d'un lyrisme éperdu où le violoncelle déploie une superbe cantilène pleine d'émotion et de poésie, avant un Finale effervescent, tendu et envoutant, où le violon d'une virtuosité époustouflante mène la danse dans une joute serrée avec le piano.

Le Quatuor avec piano n° 2 (1861), de dimensions plus vastes, plus dense par la multiplicité de ses thèmes fait valoir une polyphonie claire, une écoute constante, et un équilibre parfait entre les différentes lignes. Quatre mouvements s'y succèdent : un Allegro tumultueux et lyrique où le piano omniprésent sait se faire tour à tour orchestral ou confident dans l'évocation du principal thème ; un Adagio tout imprégné d'un intense sentiment d'attente et de mélancolie, habité de bout en bout d'un lyrisme inquiet ; un Scherzo très dynamique où piano et violon se partagent la ligne mélodique en canon dans le trio central. On y admire, une fois encore la qualité de mise en place et la virtuosité du dialogue entre piano et cordes avant de conclure cette superbe interprétation sur un Finale endiablé, dansant, d'une élégante rusticité aux accents populaires tziganes.

Crédit photographique : © Mark Allan

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