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Pietragalla et Derouault font l’ouverture du festival Cadences d’Arcachon

Avec Giselle(s), et livrent une version engagée et violemment féministe du célèbre ballet romantique composé par en 1841.

Décidément, Giselle, héroïne romantique et femme bafouée, n'en finit plus d'inspirer les chorégraphes. Cette fois, pour une création en ouverture du festival Cadences à Arcachon, c'est au tour de et de de se frotter au mythique ballet en en donnant une interprétation très personnelle et résolument moderne. Ils signent avec Giselle(s) un violent réquisitoire contre les violences faites aux femmes, dans lequel tous les hommes se muent en bourreaux.

Dans le premier acte, les relations de couples sont interprétées par plusieurs duos qui vont finir par s'affronter de manière très violente. Les corps se heurtent et volent avant de finir au sol dans des corps à corps virtuoses. La musique classique d' alterne avec Les tambours du Bronx ou des morceaux électro, et les lumières cisèlent le plateau avec force et ingéniosité. Les seize jeunes danseurs, dont la plupart sont issus de l'école créée il y a deux ans par Pietragalla et Derouault, sont époustouflants et livrent des performances intenses et théâtrales aux côtés du couple star qui gratifie le public de quelques solos et duos. S'y déploient l'animalité et la force brute de Derouault, face à la légèreté de l'ex-danseuse étoile qui ne tarde guère à se muer en énergie vengeresse à mesure qu'elle observe le sort réservé à ses congénères.

Le deuxième acte ouvre sur une très belle mise en scène qui voit les Willis se transformer en armée macabre et sans pitié pour leurs tortionnaires dont elles vont se venger un a un.
Le ballet est d'une force et d'une intensité incontestables. Les performances et la créativité du Théâtre des Corps, compagnie de Pietragalla et Derouault, sont remarquables. La pièce, que l'on pourra voir début octobre à Saint-Malo avant une grande tournée en France dès janvier 2024, aurait cependant gagné à être un peu resserrée pour éviter quelques redondances.

Crédits photographiques : © Pascal Eliott, Olivier Saint Laurens

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