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Festival d’Automne : Danses non humaines au Louvre déçoit

Dans le cadre du Festival d'Automne à Paris, Le Louvre ouvre à nouveau ses portes pour une déambulation de danse parmi quelques-unes de ses salles. La carte blanche donnée à et s'avère décevante.

Après la création d'Anne Teresa de Keersmacher et Némo Flouret l'an dernier dans le cadre du même festival, c'est le chorégraphe et l'historienne de l'art qui sont aux manettes de cette nouvelle collaboration avec le Louvre, jusqu'à la mi-octobre. Le postulat de départ de Danses non humaines : explorer, pendant une heure, les corps humains et non humains et les stratégies de quelques chorégraphes (, , ou encore ) pour figurer des réalités non humaines à travers la danse.

La proposition est plutôt alléchante mais le résultat déçoit par son manque de profondeur. Plutôt qu'une visite guidée particulière doublée du privilège de pouvoir déambuler dans le Louvre déserté par les touristes en soirée, le public, invité à s'asseoir à même le sol pour écouter sagement les longues présentations et commentaires d', ne retire pas grand-chose de cette expérience. Les parties dansées sont trop courtes pour créer une quelconque émotion. Il est cependant plaisant de voir recrées les envolées de et les mouvements d' par (reprise d'une conférence dansée imaginée par le chorégraphe) et nous retiendrons le travail de qui s'est essayé à recréer une pièce jouée une fois seulement par Louis XIV en 1653, alors qu'il était encore adolescent : L'entrée du soleil.

On sait les deux curateurs très concernés par les questions d'écologie et d'environnement, au point que, depuis 2019, et sa compagnie n'utilisent plus l'avion pour leurs déplacements professionnels. Mais rien dans le spectacle proposé au Louvre ne touche réellement, pas même le final où les danseurs des différentes pièces dansées se mettent entièrement nus devant les spectateurs avant de déambuler à quatre pattes devant eux comme des lions en sursis. Si l'on voit bien le fil rouge qu'on voulu tisser les créateurs sur nos relations avec le non-humain, la réalisation de Danses non humaines est maladroite. On assiste globalement à une présentation chronologique de représentation de la nature à travers une sélection de courtes danses (le soleil de Louis XIV, l'eau d', les papillons de , la grue de Sibérie de …) et des commentaires sur les espèces en voie d'extinction ou le peu de représentation de la nature dans l'art occidental majeur. Ce qui est montré et ce qui est dit est finalement assez anecdotique et touche guère le spectateur.

Crédits photographiques : © Véronique Ellena

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