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Le Nederlands Dans Theater impressionne au Théâtre de la Ville-Sarah-Bernhardt

Avec une grande maîtrise, le Nederlands Dans Theater (NDT 1), s'approprie les créations de deux chorégraphes virtuoses : , qui signe avec 15 sa première pièce avec une compagnie non-asiatique, et , vedette de la scène israélienne, qui propose Jakie.

Référence mondiale de la danse contemporaine, le Nederlands Dans Theater (NDT1) a offert deux prestations d'une grande justesse au public de la grande salle du Théâtre de la Ville-Sarah-Bernhardt. La quinzaine de danseurs de la troupe s'est allégrement emparée des chorégraphies proposées par des artistes finalement pas si éloignés qu'il n'y paraît.

La pièce proposée par les Israéliens et , dont la dernière création, Into the Hairy, a séduit à Montpellier Danse et celle de , fondateur du , accueilli pour la quatrième fois par le Théâtre de la Ville, avaient de nombreux points communs. A commencer par un certain minimalisme, le goût de la répétition et surtout un travail d'ensemble à l'unisson remarquable, et trop longtemps boudé par la danse contemporaine.

Sur une musique répétitive et entêtante signée par le brillant , les interprètes de 15, disposés dans un triangle parfait du début à la fin de la pièce, évoluent comme un seul homme avec une grande intensité, se servant de leurs corps comme de percussions. Imperceptiblement, le centre du triangle se fait ronde, le rythme s'accélère. Comme un unique cœur battant, avec une économie de gestes et dans un ensemble parfait, les danseurs communiquent une énergie très fusionnelle, proche de la transe hypnotique.

Dans Jakie, de et , les mouvements sont plus lents, plus organiques, les corps entravés. Le spectacle commence dans le noir d'où émerge petit à petit des formes blanches, puis un groupe qui oscille, à l'unisson. De ce bel ensemble apparent, un bras, une jambe, un corps ou un couple se détachent. L'ambiance est inquiétante, pesante mais les individualités se dessinent peu à peu et prennent leur indépendance. Balancements, piétinements, vibrations, les danseurs évoluent subtilement. Avec beaucoup d'à-propos, Sharon Eyal propose des séquences sur demi-pointes et quelques arabesques qui apportent beaucoup de grâce et de rondeur à sa pièce pourtant résolument contemporaine.

Les deux pièces proposent un beau travail sur la forme et le groupe, et formant un pont entre Orient et Occident. Elles mettent en avant le travail impeccable des danseurs du Nederlands Dans Theater qui démontrent une perfection du geste remarquable.

Crédits photographiques : Photo extraite de Jakie© Rahi Rezvani

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