La Brésilienne Alice Ripoll revient à Paris, invité par le Festival d'automne au Centquatre Paris avec deux pièces, dont la création Zona Franca. Une pièce qui dit beaucoup du Brésil d'aujourd'hui.
Il ne faut pas se fier à l'atmosphère de samba et de danse de rue qui sert de prologue à la nouvelle création d'Alice Ripoll. Dans la Zona Franca, cette zone franche entre deux présidents du Brésil – la pièce a été écrite au moment de la passation de pouvoir entre Bolsonaro et Lula – on danse, on rêve, on se lance des défis, on s'amuse aussi.
Alice Ripoll utilise toutes les ressources de la danse, de l'afro house à la danse urbaine, de l'afro à la danse contemporaine, du krump au voguing, pour enchaîner temps contemplatifs, presque plasticiens, et unissons très physiques et virevoltants. Un mélange qu'elle pratique depuis Suave, sa première pièce présentée à Paris.
Il y a de la poésie aussi dans ce spectacle, entre les gros ballons de baudruche noir suspendus aux cintres qui laissent échapper des confettis pailletés dont s'enduisent les danseurs dans leur folle farandole, les moments de tendresse ou de complicité entre les danseurs, la grande douceur de certains solos.
Mais c'est avant tout la virtuosité éblouissante des danseurs qui dynamise ce portrait sensible d'une génération, stimulant et généreux. Une énergie intense qui provient aussi d'une bande-son vitaminée, mixant de multiples influences, résultant en un DJ set de folie.