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Le féminin puissant et intense de Dorothée Munyaneza

poursuit son exploration des rituels et croyances dans Toi, moi, Tituba… un solo hypnotique à la Ménagerie de Verre.

Née au Rwanda, s'est installée à Londres à l'âge de 12 ans avec sa famille. Aujourd'hui basée en France, la jeune femme pratique une danse intense, dans des solos très ritualisés ou des pièces dans lesquelles elle rassemble les fils de son identité, comme Mailles, présenté en janvier 2023 à Chaillot Théâtre de la danse.

Pour ce nouveau solo Toi, moi, Tituba… elle s'approprie d'abord un terrain de jeu progressivement dégagé sur un tapis de danse blanc, ponctué de bâtons de lumière sur trépied. Silhouette fière, voire hautaine, vêtue d'une longue robe noire à demi transparente, elle appuie sa danse sur des mouvements de bras et de mains très dessinés, mais aussi des regards et des expressions du visage incandescentes.

est aussi vocaliste et, en complément de la partition musicale de , cette très belle interprète pousse des cris d'oiseaux ou jette quelques interpellations mystérieuses.

Car c'est bien de mystère qu'il s'agit dans Toi, moi, Tituba…, d'après le texte de la philosophe Elsa Dorlin, Moi, toi, nous : Tituba ou l'ontologie de la trace, lu par une voix off, qui évoque Maryse Condé et la littérature guyano-antillaise, tandis que Dorothée Munyaneza, silencieuse, se niche près d'un néon de lumière rose fuchsia.

Divinité vaudoue ou princesse Yoruba, la danseuse se dresse comme une chamane et tournoie, à demi-cachée sous un manteau blanc à capuche. C'est pourtant dans le noir, et non dans la lumière, que se termine abruptement ce solo ardent qui sera repris à Chaillot en mai 2024.

Crédits photographiques : © Elodie Paul

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