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Pierre Génisson, clarinettiste : Mozart 1791

Nonobstant une interprétation musicale brillante et un intérêt organologique certain attaché à la clarinette, présentée ici dans ses multiples états, voilà un enregistrement qui interroge… Pourquoi avoir préféré des arrangements pour clarinette solo aux dépens de la voix dont les harmoniques se marient pourtant si bien au timbre de la clarinette ?

Faisant ainsi fi d'un appariement magique et d'une émotion que l'on ne retrouvera, hélas, que dans les airs célèbres de Sesto (cor de basset) et Vitelli (clarinette), extraits de la Clémence de Titus chantés par  ; les autres arias extraits des Noces de Figaro et de Cosi fan tutte, se réduisent à la portion congrue d'arrangements dus à dont l'intérêt n'apparait pas de toute évidence…

En intitulant ce disque 1791, dernière année de vie de Mozart, et en s'adressant spécifiquement à la clarinette, son instrument fétiche au symbolisme fort, il faut bien avouer qu'on s'attendait à un peu plus de cohérence dans le programme de ces œuvres « testamentaires » : bien sur le Concerto K. 622 y trouve naturellement sa place, le Requiem également, tout comme la Clémence de Titus, mais quid de La Flûte enchantée qui constitue le troisième élément du testament maçonnique mozartien (Mozart a été initié en 1784 à Vienne). On est également surpris dans un souci de complétude organologique de ne pas trouver une composition faisant appel spécifiquement au cor de basset (duos et trios notamment), instrument joué en Loges, pilier des Colonnes d'Harmonie qui aurait apporté une vraie cohérence à ce programme…

Contentons-nous donc de ce que l'on nous donne : un beau témoignage de dans le Concerto pour clarinette (clarinette en la) qui ne saurait toutefois remettre en cause les grandes références d'une discographie déjà pléthorique ( Sabine Meyer, Karl Leister, Eduard Brunner, Benny Goodmann, Martin Fröst ou encore plus récemment Raphaël Sévère pour n'en citer que quelques-uns…) ; des arrangements de , méritants certes mais difficilement vicariants face à l'absence de voix ; un accompagnement symbiotique par le , jouant sur instruments d'époque, conduit par ; une belle prestation vocale de Karine Deshayes dont on admire le timbre, l'ambitus et l'engagement. Finalement assez peu de choses nouvelles pour un disque dont l'intérêt encore une fois interroge. Dommage… il aurait suffi de presque rien…

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