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Une lionne décevante à Chaillot

Olga Pericet lance la Biennale d'art Flamenco à Chaillot avec . Entourée d'un talentueux quintet, la chorégraphe se perd un peu dans une mise en scène trop théâtralisée.

, c'est la lionne, mais c'est aussi la guitare espagnole moderne, inventée en 1852 par le célèbre luthier et musicien sévillan, . Omniprésent sur scène, cet instrument iconique et indissociable du flamenco, est l'inspiration principale du spectacle imaginé par Olga Pericet. C'est aussi le corps de la danseuse qui se met en scène, tantôt féline forte ou fragile, tantôt partiellement dénudée ou accessoirisée de l'instrument fétiche. Créé en 2022 à la Biennale de Séville, revient à Chaillot en ouverture de la Biennale d'art flamenco, avec un impressionnant groupe de musiciens (guitares, basse, percussions et chanteur).

Même si on a aimé l'énergie communicative qui circule entre les membres du groupe et qui arrive à un beau paroxysme final, la pièce traîne en longueur en son milieu, avec des mises en scène sans véritable ligne directrice. Olga Pericet enchaîne les morceaux de bravoure usant de tous les classiques du flamenco (castagnettes, mouvements de jupe et zapateado), mais elle semble se perdre parfois avec des tentatives de samba brésilienne, de jazz manouche voire de danse contemporaine qui n'apporte pas grand chose. Cela semble d'autant plus déplacé qu'elle a sa disposition de très bons musiciens et un chanteur, , qui irradie et apporte encore plus d'intensité au spectacle. Olga Pericet a pour ambition de proposer un flamenco des contraires : sombre et lumineux, féminin et masculin, inquiétant et beau. Mais à force de vouloir tout jouer, la danseuse-chorégraphe manque son but et donne raison à l'adage : « qui trop embrasse mal étreint ».

Crédit photographique : © Paco Villalta

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