Justice sera-t-elle rendue au génie de Mozart ? Telle est la question et la mission que s'impose Christian Barbier, alias le Chevalier van Nissen, dans sa plaidoirie face au Conseil impérial d'Autriche, treize ans après la mort du génial compositeur, aidé dans cette périlleuse tâche par sa veuve Constanze (Pauline Courtin) et son élève Süssmayer (Vadim Sher)….
L'argument, fictif, est simple, merveilleusement écrit et joué par Christophe Barbier, joliment chanté par la soprano Pauline Courtin et symbiotiquement accompagné au piano par Vadim Sher. Mais finalement, n'est-il pas de meilleur défenseur que soi-même ? Aussi est-ce tout naturellement à Mozart lui-même que Christophe Barbier emprunte ses arguments musicaux et épistolaires.
Un spectacle qui n'est ni une pièce de théâtre, ni un opéra, ni un récital de piano, mais peut-être un peu de tout cela, réuni dans un divertissement musical centré sur le personnage de Mozart, esquissé à gros trait, acceptant quelques impasses (comme celle de la franc-maçonnerie, pourtant si importante) et son œuvre, limitée pour l'essentiel à sa production opératique, jalonnée d'extraits de ces opéras les plus célèbres comme autant de repères chronologiques. Une ballade musicale débutée avec la Symphonie n°1 composée à Londres en 1765, à l'âge de 9 ans, pour s'achever avec le Lacrymosa extrait du Requiem , en 1791. Un spectacle dont le seul but est de divertir, sans prétention didactique ni musicologique, remarquablement construit par Christophe Barbier qui tient la scène de bout en bout en incarnant le Chevalier van Nissen, ardent défenseur de Wolfgang Amadeus. On ne tiendra pas rigueur de quelques imperfections techniques à ce délicieux parcours musical, dont on savourera avant tout l'humour, l'intelligence et le rythme plein d'entrain.
Crédit photographique : © Laurencine Lot