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Renaud Capuçon et Daniel Harding créent la Ballade d’Éric Tanguy

Devant le Philharmonique de Radio France pour un programme annoncé court, joue la Ballade de Tanguy puis le Poème de Chausson sous la direction de , l'orchestre donnant ensuite les Enigma Variations d'Elgar.


Le 29 février 2024, Daniel Harding dirigeait pour un soir l' dans un programme débuté par Constellations d'. Précisément un an plus tard, il revient pour une création du même compositeur, commande de Radio France interprétée en première mondiale par .

Prévue pour être mise en regard avec le Poème de Chausson joué juste après, la Ballade pour violon de Tanguy ressemble plus à un court concerto qu'à une ballade en elle-même, avec une alternance de rythmes et une dynamique d'attaques plus proches des pièces de Chostakovitch que de la pièce française. L'œuvre aussi dédiée à la mémoire de Nicholas Angelich se veut d'après le compositeur d'une pensée schumanienne, mais comme souvent pour ses dernières productions, elle rappelle les Russes de la première moitié du XXème siècle. Une courte introduction à l'orchestre est vite recouverte par le violon, ultra-sollicité dans des sonorités d'abord grinçantes, avec au centre un beau moment, celui d'une cadence magnifiée par l'archet de Capuçon, rejoint dans la conclusion par le superbe premier violon de l'orchestre, Nathan Mierdl.

Soignée, la direction de accompagne le soliste sans trop mettre en avant un Philharmonique en formation moyenne (tous les vents par deux), renforcé (cors par quatre) dès le Poème pour violon, op.25 d'. Déjà entendu à plusieurs reprises dans cette partition qui lui va comme un gant (notamment dans ce même Auditorium de Radio France en 2023), entre ici dans l'œuvre avec son style lyrique et transporté, sans jamais rendre sa partie suave, et là encore en magnifiant la cadence.


Sans entracte et juste après un court changement de plateau, l'orchestre revient en grand effectif pour les Enigma Variations d'. D'abord en manque de souffle pour la présentation du thème, l'ensemble gagne en volume avec la Variation II C.A.E. et prend véritablement de l'ampleur avec la IV W.M.B.. Le très célèbre thème de Nimrod (Variation IX) profite d'une direction douce, mais il faut attendre les solos de l'alto puis du violoncelle (Var XII) pour ressentir de l'émotion. Finalement, c'est à la dernière variation que s'échauffe totalement le matériau orchestral, comme si semblait trouver dans cette partie un parallèle avec Les Planètes de Holst interprétées ici la saison précédente (et encore tout récemment avec les Berliner Philharmoniker), pour insuffler enfin toute l'énergie inhérente à la partition d'Elgar.

Crédits photographiques : © ResMusica

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