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Le souffle et l’esprit de Mozart par Reinoud Van Mechelen à Tourcoing

À la suite de la réussite de son dernier disque, le ténor présentait à Tourcoing un florilège d'airs de concerts de Mozart, ainsi que le célèbre Concerto pour flûte et harpe en compagnie d', et de l'ensemble . Tout le charme mozartien à l'honneur.


La musique de Mozart est chant. Qu'elle soit composée pour voix ou pour instrument, la petite musique de Mozart est avant tout mélodie, respiration, vie. Le souffle est au cœur de l'art mozartien. Et c'est ce souffle, celui de la voix, comme celui de la flûte, qui est au programme du concert donné à Tourcoing par le ténor , également à la direction de son ensemble .

On connaît la ductilité, le velouté de son timbre qui fait merveille dans le répertoire baroque, comme en atteste, par exemple, son album « Jéliote, haute-contre de Rameau » (Alpha classics). En se consacrant aux airs de concerts et concertos pour flûte de Mozart, en compagnie de la flûtiste et de la harpiste , montre une nouvelle facette de son talent (« Mozart, concerts arias », nouvelle parution chez Alpha classics). Les airs de concert pour ténor couvrent toute la carrière du divin Mozart. Le premier a été écrit à l'âge de 9 ans, le dernier, en 1785, fut écrit la même année que Les Noces de Figaro. Airs de cour ou laboratoire pour ses futurs opéras, ces airs pour ténor sont pleins d'imagination, de verve, passant de l'émotion simple à la virtuosité la plus pure. Que ce soit dans le virtuose « Se di Lauri » de Mitridate, le puissant « Va dal furor portata » ou l'émouvant « Misero ! O sogno« , Reinoud Van Mechelen déploie une voix délicate, enveloppante, expressive, sans aucune ostentation. Il incarne également ces brèves pages comme s'il s'agissait d'opéras miniatures, passant de la douceur à la fureur avec un naturel confondant.

À la tête de son ensemble , Reinoud Van Mechelen se révèle également un chef d'orchestre particulièrement sensible et nuancé dans la partie concertante du programme. Mozart ne cachait pas une certaine aversion pour la flûte, pourtant il lui consacra quelques très jolies pages, dont le merveilleux Concerto pour flûte et harpe de 1778. fait partie de la génération montante des flûtistes (notamment avec l'ensemble Nevermind), aussi à l'aise dans le répertoire baroque que contemporain. C'est sur une flûte traversière en bois, baroque, qu'elle interprète deux mouvements du deuxième Concerto pour flûte en ré majeur KV 314. Le son est clair, précis, peut-être un peu frêle pour traverser l'espace sonore du grand théâtre de Tourcoing. L'équilibre est retrouvé avec le Concerto pour flûte et harpe en compagnie de la harpiste . Le célèbre Andante, deuxième mouvement de ce double concerto, est un vrai moment de grâce, il est vrai parfaitement soutenu par la direction légère et attentive de Reinoud Van Mechelen et les sonorités veloutées d'A Nocte Temporis.

L'esprit de Mozart est bien là, dans un même souffle poétique.

Crédit photographique : @ Jeremy Talon

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