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Hommage à Marcel Tournier, poète de la harpe par Emmanuel Ceysson

, harpiste de l'Orchestre Philharmonique de Los Angeles, rend un bel hommage à (1879-1951), l'un des grands harpistes compositeurs du XXe siècle.

Prix de Rome, Prix Rossini, professeur au Conservatoire de Paris de 1912 à 1948, (1879-1951) compte parmi les plus grands harpistes compositeurs de son temps. Son œuvre, essentiellement consacrée à son instrument, reste cependant méconnue, dormant souvent dans les tiroirs des conservatoires. Saluons donc , ancien harpiste solo de l'Opéra de Paris, du Metropolitan Opera de New-York, et désormais au sein de l'Orchestre Philharmonique de Los Angeles, qui rend un bel hommage à cet artiste attachant.

nous laisse quatre cahiers d'Images pour son instrument, présentés dans ce disque, aux titres plus qu'explicites : « Clair de lune sur l'étang du parc« , « Au seuil du temple« , « Cloches sous la neige« … L'influence debussyste est totalement assumée, que ce soit dans les jeux de lumière, les effets harmoniques et impressionnistes que la sonorité éthérée de la harpe amplifie. Pourtant, n'a jamais été un grand adepte de cet instrument pour qui il n'a écrit que les Danses sacrée et profane de 1904 et la Sonate pour flûte, alto et harpe de 1915.

Marcel Tournier adapte donc le langage debussyste à son instrument, y ajoutant quelques savoureuses et insolites escapades exotiques (« Lolita la danseuse« , « Soir de fête à Sedjenane« , « Les ânesses grises sur la route d'El-Azib« ). Nous sommes là dans un orientalisme purement imaginaire, typique des années 1920, mais Marcel Tournier ne tombe jamais dans la carte postale factice, ses pièces étant toute en finesse et légèreté.

Une finesse que l'on retrouve dans le jeu nuancé et habile d'. Celui-ci a la judicieuse idée de proposer certaines de ces pièces dans leur version « augmentée » d'un quatuor à cordes, transformant ce qui n'était au départ que de simples études en véritable musique de chambre. C'est ainsi que la Sonatine op.30, œuvre la plus ambitieuse de Marcel Tournier, se retrouve transformée en sonate pour harpe, violon et violoncelle, à la fois légère et mystérieuse sous les archets du .

Le disque d'Emmanuel Ceysson propose également quatre mélodies, genre peu fréquenté par Marcel Tournier. La soprano y est, comme toujours, impeccable de sensibilité et de lisibilité. A l'image d'un musicien dont l'œuvre mérite largement de sortir de l'ombre.

Un programme qu'il sera possible d'entendre en concert à Paris à la salle Cortot le 25 juin prochain et à l'Auditorium de Chanopost à Lyon le 26.

 

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