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Une soirée musicale sous le Premier Empire, chez Hortense de Beauharnais

Voulez-vous partager une soirée musicale au début du XIXe siècle, dans les salons d', compositrice et mécène ? 

Voilà un disque aux parfums de bougies allumées dans de lourds lustres en cristal, sous lesquels des dames élégantes sont assises dans des fauteuils capiteux, écoutant langoureusement des romances chantées d'une voix de miel.

En ce début du XIXe siècle, telle est l'ambiance du salon musical d' (1783-1837) au château de Malmaison. Fille de l'impératrice Joséphine, épouse de Louis Bonaparte, mère du futur Napoléon III, est une figure du Premier Empire. Compositrice et mécène, elle fait résonner chaque semaine dans son salon de la Malmaison, l'art de la romance. Elle-même en a composé plus de 150, charmantes pièces vocales où il n'est question que de doux sentiments, de nature indulgente et de beaux chevaliers. Hortense de Beauharnais invite également dans son salon les musiciens à la mode de son temps, qu'ils soient français comme (1758-1848), (1784-1853), Guillaume-Pierre-Antoiner Gatayes (1774-1846), italiens comme Ferdinando Paer (1771-1839), (1801-1835), ou même tchèque comme (1760-1812). Même (1797-1828) va se laisser séduire par Hortense, composant huit variations sur une de ses mélodies.

C'est toute cette ambiance, désuète, précieuse, fragile, que d'excellents musiciens complices, réunis lors du deuxième Festival de Pentecôte à la Malmaison, nous font revivre avec grand talent. Sur instruments d'époque (pianos Erard et Rosenberger de 1806 et 1825, guitare romantique, harpe Naderman de 1815) et avec des chanteurs très impliqués (les lumineuses soprano et mezzo , le ténor de miel de , l'ensemble ), le répertoire de la romance populaire française dévoile des charmes insoupçonnés. Point d'ombre ni de violence dans ces œuvrettes, mais un vrai plaisir du chant, nécessitant derrière la simplicité apparente, un art consommé de l'ornementation, de l'expression et du legato. Il faut se laisser bercer par cet art du passé (au risque peut-être de somnoler sur la longueur), sans autre ambition que de passer un moment charmant et hors du temps, délicieusement désuet.

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