Malgré les métros fermés, l'annulation d'Ariodante à Garnier, le concert des 10 ans de l'Académie de l'Opéra de Paris a bien eu lieu hier à Bastille devant un amphithéâtre rempli pour écouter les jeunes artistes de la saison 2025/2026.
De Monteverdi à Kurt Weill en passant par Britten, l'intéressant programme parcourait une décennie de productions lyriques ayant sollicitées les membres de l'Académie. Les chanteurs et chanteuses ainsi que les jeunes musiciens en résidence (cordes, piano) partageaient la scène avec les artistes invités de l'Orchestre Ostinato (vents) placés sous la direction du pianiste et chef de chant à l'Académie, Antoine Dutaillis. Si d'entrée la voix ample de la soprano Ana Oniani (Guilia) dans la Scala di seta de Rossini marque, la fraîcheur et la grâce de Neima Fischer en Amour des Fêtes d'Hébé séduit avant l'abattage de Daria Akulova en Rosalinde dans La Chauve-Souris ou de Bergsvein Toverud en Sam Kaplan dans Street Scene. En respiration au milieu du programme, l'Adagio pour quatuor à cordes de Rebecca Clarke par des membres de l'Orchestre de l'Opéra de Paris, et, moment de pleine intensité, avec la belle Lucrèce d'Amandine Portelli, la scène 2 de l'Acte 1 du Rape of Lucretia, se conclut sous les bravos.
Placée sous la direction de Myriam Mazouzi depuis 10 ans, l'Académie de l'Opéra de Paris propose cette saison une trentaine de dates avec notamment une nouvelle production de La finta giardiniera en mars 2026 et hors les murs, à la MC93. (NF)