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Angelin Preljocaj fête les 40 ans de sa compagnie

C'était il y a 40 ans, déjà. En 1985, créait sa première compagnie, à Champigny-sur-Marne. Il n'avait que trois œuvres à son actif, il en a aujourd'hui 65, d'une très grande diversité chorégraphique, musicale, scénographique, dramaturgique. Ces œuvres ont fait le tour du monde, et le voilà devenu le premier chorégraphe contemporain français en terme de budget (8 millions d'euros par an), de nombre de spectacles, de structures.

À la tête du fort de 30 danseurs, d'un Junior Ballet et de renforts intermittents pour le GUID (Groupe Urbain d'Intervention Dansée), le chorégraphe à qui tout réussit a également su convaincre les tutelles pour faire bâtir à Aix-en-Provence, dix ans après son arrivée en 1996, un imposant « Pavillon noir », demeure de sa troupe, mais aussi lieu d'accueil et de programmation dans le théâtre qui s'y trouve également, fait rare parmi les Centres Chorégraphiques nationaux.

C'est là, « à la maison », qu' a célébré ces quatre décennies de travail, le samedi 4 octobre, avec une journée entière d'évènements. Après son installation à l'Académie des Beaux-Arts en mai dernier, le chorégraphe, qui ne raffole pas des hommages, s'est laissé tenter par une fête bon enfant pour célébrer ces quatre décennies de directeur-chorégraphe. Longue rencontre avec le public le matin, cours donné devant les spectateurs, projection de films et programmation de duos marquants dans le Grand Studio de la compagnie toute l'après-midi, sans compter évidemment, le spectacle du soir avec l'énergique Gravité crée en 2018, le menu fut copieux, et résolument artistique, sans discours ni commémoration.

Mais il y eut deux moments forts, particulièrement émouvants. À 18h, une quarantaine de ses danseurs a envahi le parvis du Pavillon noir pour donner en plein air quelques extraits de sa dernière pièce, Requiem(s). Et parmi ces 40 artistes vêtus de noir, un homme s'avança, seul, pour danser un instant. redansa, comme pour se souvenir, se faire, et nous faire plaisir. Après le spectacle, on occupa le patio, le temps d'un moment festif très simple, où le chorégraphe souffla sur un sobre gâteau, entouré par d'innombrables danseurs d'hier et d'aujourd'hui. L'opulence était bien là : dans la richesse artistique qu'Angelin Preljocaj a su créer au fil de ces quarante impeccables années. (AD)

Crédits photographiques : © Yang Wang

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