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Un portrait de l’œuvre de William Lawes d’une intense profondeur

L' du violiste nous fait découvrir l'univers musical fascinant d'un compositeur anglais du XVIIe siècle au destin tragique.

Luthiste et chanteur à la cour de Charles 1er d'Angleterre dans les années 1630, fut tué au cours de la grande guerre civile à l'âge de 43 ans. Il laisse une œuvre vocale importante, moins jouée que sa musique instrumentale bien connue des violistes ; beaucoup des œuvres enregistrées dans ce programme sont inédites au disque. Charnière entre la polyphonie élisabéthaine de la Renaissance et la Seconda Prattica basée sur la basse continue, la musique vocale de Lawes préfigure les musiques de scène de Matthew Locke et John Blow. Ici, le programme fait alterner chansons, psaumes à trois voix et danses instrumentales. D'une grande variété, l'œuvre de frappe par son audace harmonique et son inventivité.

Trois chanteurs et cinq instrumentistes sont ici réunis. La basse , qu'on avait appréciée l'été dernier dans La Calisto de Cavalli à Aix, remplace le regretté Virgile Ancely, décédé quelques mois avant cet enregistrement auquel il devait participer. Avec (soprano) et (mezzo), les trois chanteurs sont parfaits et font vivre avec une belle expressivité les Psaumes à 3. La première pièce, Music, the Master of thy Art is dead, que a découverte dans le disque « Perpetual Night » de l'Ensemble Correspondances, a constitué le point de départ de cet enregistrement. Il s'agit d'une sublime élégie sur la mort de John Tomkins. L' a déjà consacré deux parutions à la chanson élisabéthaine et poursuit ici sa redécouverte d'un répertoire oublié qui avance dans le siècle. a enrichi certaines chansons de ritournelles composées pour violon et viole, et de très belles diminutions. La harpe de occupe un rôle central voulu par dans ses Harp consorts. Le violon de s'envole en diminutions virtuoses entre les couplets de Love, I obey. Et le psaume Ne irascaris, Domine est d'une audace harmonique incroyable pour dépeindre la désolation de Jérusalem. La voix très pure de fait de la dernière pièce, O my Clarissa, un sommet d'émotion qui se termine tout en délicatesse par un solo de théorbe. Une belle conjonction de talents pour une redécouverte réjouissante.

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