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Cornemuse et minimalisme pour Growing piece de Madeleine Fournier

Comment dire la douleur de la perte et comment s'en sortir ? C'est la question que pose dans son nouveau spectacle Growing piece, créé à l'Atelier de Paris. Si l'idée a de quoi intéresser, la réalisation, très minimaliste, déçoit quelque peu.

S'inspirant du mythe des Héliades – ces sœurs qui, pétrifiées de chagrin à la mort de leur frère, se métamorphosèrent en peupliers – la chorégraphe Madeleine Fournier explore, en duo avec le musicien , une transformation intime, parfois difficile à suivre.

Au départ il y a le souffle. Celui de qui remplit d'air une cornemuse, puis la vide, avant d'y insérer la partie qui lui donnera une tonalité. apparaît, tout en noir, se cachant ou traversant l'espace, éplorée, comme absente d'elle-même, ravagée par la douleur de la perte donc. Puis finalement, elle parvient à se dépouiller de ses oripeaux sombres pour amorcer une renaissance. Les gestes sont esquissés. Les bras se lèvent vers le ciel comme des branches ou des antennes, les mains s'agitent comme des feuilles qui tremblent dans le vent ou poussent doucement vers le soleil, comme de la sève qui finalement rejaillit. Le geste est minimal, répétitif, en interaction avec le son lancinant de la cornemuse et des battements de pieds de . veut clairement faire passer des messages, notamment au travers de deux chansons qu'elle chante en anglais, en ouverture et fermeture du spectacle, mais le propos ainsi surligné se perd un peu dans la longueur de la pièce.

Danseuse et chorégraphe, Madeleine Fournier s'est formée à la danse au CNR de Paris et au CNDC d'Angers. Elle a collaboré avec de nombreux chorégraphes et artistes visuels avant de fonder sa propre compagnie, Odetta, en 2017. Avec Growing piece, elle poursuit sa recherche sur les relations entre le monde humain et non-humain, la continuité entre la vie et la mort et le principe de régénération : des thèmes centraux dans son travail. Pourtant, Growing piece a du mal à convaincre, peut-être à cause de son minimalisme radical qui ne laisse guère passer les émotions.

Crédit photographique : © Patrick Berger

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