- ResMusica - https://www.resmusica.com -

Messes dans la Bethléem d’Occident, entre Scarlatti et Giorgi

Pour le 300e anniversaire de la mort d', le Chœur et Orchestre Ghislieri, menés par , consacrent leur nouvel album aux œuvres chorales du compositeur pour un Noël au sein de la basilique Sainte-Marie-Majeure.

Dans la cité papale, la basilique Sainte-Marie-Majeure, surnommée « Bethléem d'Occident » en raison de sa célèbre crèche en marbre d'Arnolfo di Cambio, est traditionnellement liée à la Nativité, puisque nichent en son sein les reliques du saint berceau. C'est là qu' est nommé maître de chapelle en 1707 durant un peu plus d'un an. La Messa per il Santissimo Natale (pistes 1 à 5) fut jouée pour le premier Noël du maestro di cappella. Elle témoigne de la forte expérience de Scarlatti pour mettre en musique les moments liturgiques, avec : deux motets à quatre voix de style sobre a cappella, destinés aux processions dans la basilique durant l'office ; un motet à huit voix de « style plein » ; et un style concertant pour neuf voix en deux chœurs avec deux violons pour le moment le plus solennel et festif de la nuit de Noël. Grâce à des lignes parfaitement lisibles et un équilibre finement mené par , l'amplitude et la grandeur de cette musique arrive jusqu'à nous.

La Messa a quattro concertata con violini per la notte di Natale de (XVIIe siècle-1762) fut également composée pour Sainte-Marie-Majeure. Avec une partie concertante des violons plus développée, la musique de Giorgi paraît naturellement plus moderne, sur le plan harmonique que rythmique, que celle de Scarlatti – elle a été jouée dix ans après -, faisant oublier la grandeur des formes baroques du maître en faveur de proportions plus sobres, retranscrites dans une prise de son respectueuse du travail des artistes, notamment du chœur soigné et efficace.

Cet enregistrement autour de ces deux messes, est complété par un motet – austère – à quatre voix, Beata Mater, destiné à la procession du berceau sacré vers l'autel, d'une polyphonie a cappella sur O agnum mysterium, et d'une cantate pastorale, Non son qual più m'ingombra pour soprano, deux violons et une basse continue également liée au thème de la Nativité et qui rappelle par sa sobriété mélodique sur un rythme ternaire soutenue par une note fixe à la basse, les « pifferari », bergers du Sud des montagnes italiennes, qui descendaient chaque année dans la vallée pour y passer l'hiver avec leurs troupeaux. L'approche de pour cette cantate est profondément apaisante, souvent gracieuse, idéale pour un moment spirituel, tout autant lumineux que serein.

Lire aussi : 

(Visited 35 times, 31 visits today)
Partager