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Midori interprète Mendelssohn et Bruch

Née à Osaka en 1971, Goto Seiler devient à dix ans l'élève privilégiée de Dorothy Delay à la Julliard School de New-York. Sa Chaconne de Bach a ébloui cette grande dame de l'enseignement du violon. Et, c'est avec son interprétation du Concerto pour violon N° 1 de Paganini avec le Philharmonique de New York dirigé par Zubin Mehta que démarre la carrière de cette enfant prodige du violon. Nous sommes en 1982. Elle n'a que onze ans. Subjugué, le grand chef indien va la guider sur les sentiers de la gloire. Elle fait partie des « Trois violons » avec Pinchas Zukerman et Isaac Stern, travaille avec Abbado. Sous contrat avec Sony Classical depuis 1988, elle enregistre en public le Concerto pour violon de Tchaikovsky, le Concerto pour violon N°1 de Chostakovitch avec le Philharmonique de Berlin dirigé par Claudio Abbado, le Concerto pour violon de Dvorák avec Zubin Mehta à la tête du Philharmonique de New York, les deux Concertos pour violon de Bartok avec le Philharmonique de New York et Zubin Mehta, le Concerto pour violon de Sibelius avec Mehta à la tête du Philharmonique d'Israel. Et la liste des orchestres est longue. Membre de l'Akademie für Alte Musik de Berlin, elle a travaillé avec René Jacobs à la production d'opéras baroques italiens et elle enseigne le violon baroque à l'Ecole supérieure de Musique de Weimar.

Son archet flamboyant et brillant joue à merveille sur le phrasé, la sensualité et les couleurs. Cette alchimie a donné l'enregistrement d'une splendide Sonate pour violon de Poulenc que le compositeur avait dédiée en 1943 à Federico Garcia Lorca ainsi que la Sonate pour violon de Debussy écrite en 1917.

Cet enregistrement live chez Sony Classical des Concertos pour violon de et avec le Philharmonique de Berlin dirigé avec une rigueur pleine de richesse par est un régal. De ces deux œuvres magnifiques et populaires du répertoire pour violon, Joachim disait : « Les Allemands ont quatre concertos pour violon. Le plus grand, celui qui fait le moins de compromissions, c'est celui de Beethoven. Celui de Brahms rivalise avec lui de sérieux. Le plus riche, le plus séduisant a été composé par . Mais le plus intime, le joyau du cœur, c'est celui de Mendelssohn ».Avec son Guarnerius del Gesu de 1734, nous offre une interprétation subtile, toute en douceur et en finesse, à contrario de certaines interprétations souvent trop agressives.

Le Concerto pour violon de Mendelssohn, écrit entre 1838 et sa date de création le 13 mars 1845, est une œuvre élégante, au romantisme délicat que le violon chantant de aborde avec délicatesse, expression et surtout un beau et profond lyrisme. Le dialogue avec les vents, notamment les flûtes et les clarinettes est superbe. La violoniste trouve le juste équilibre entre l'exigence de virtuosité et la finesse du texte.

Sous la direction de , le Concerto de Bruch créé sous la direction du compositeur en 1866 est équilibre et cohésion. On aime cette montée de la passion dans le prélude. Le monologue d'ouverture du violon prend au cœur passionnément. Dans l'Adagio du second mouvement, avec toute la beauté du cantabile, on entre dans un rêve qui nous entraîne vers une noblesse sublime. Et Midori fait briller ce rêve avec une discrète virtuosité. Jusqu'au finale, on est touché par la pureté du son et le legato tout en finesse de la violoniste. Le troisième mouvement est déchirant par l'intimité profonde de son chant. Un disque à mettre dans toutes les mains.

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