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Walton éclatant par Colin Davis !

Au fil des enregistrements, l'alliance de Sir et de l'orchestre symphonique de Londres est en passe de s'imposer comme l'association discographique la plus pertinente du moment. Après de somptueuses réussites dans Sibelius et Smetana, nos artistes récidivent avec la symphonie n°1 de , l'une des partitions les plus emblématiques de la musique britannique.

Dans les années 1930, la symphonie connaît, au Royaume Uni, un développement conséquent avec la composition en quelques années de cinq symphonies d'Arnold Bax, de la quatrième de Ralph Vaughan Williams, de celle en sol mineur d'Ernest John Mœran, des deux symphonies d'Edmund Rubbra et de la première de . Au tournant de la décennie 1920, le jeune Walton est un compositeur déjà reconnu suite aux succès de son Concerto pour alto et de son bref oratorio scénique Belshazzar's Feast. Créée partiellement, en 1934, avec un triomphe considérable, la pièce fut donnée en première audition intégrale en 1936 avant d'être enregistrée dans la foulée sous la direction de Sir Hamilton Harty pour le label Decca. Ecrite en quatre mouvements, cette pièce présente une science de l'orchestration magistrale, alliée à une inventivité mélodique de tous les instants. Elle peut être aisément qualifiée de chef d'œuvre de son auteur et par extension de toute la musique orchestrale britannique.

Pourtant, en dépit de ses qualités, cette œuvre ne s'est jamais imposée en dehors du monde anglo-saxon et il est révélateur de constater que la discographie reste l'apanage d'orchestres britanniques essentiellement conduits par des chefs anglophones. On peut ainsi saluer les disques de Paul Daniel et du Northen Philharmonia (Naxos), de Simon Rattle et son orchestre de Birmingham (EMI), et d'André Previn par deux fois avec le Royal Philharmonic (Telarc) et surtout à la tête du présent LSO (RCA). Cette pièce motorique, cursive, puissante mais fine et dramatique est un morceau de musique pure taillé sur mesure pour les pupitres du principal orchestre londonien. La précision et la dynamique de la phalange savent servir cette musique incandescente et éruptive. Sir , plus engagé que jamais, se plait à jouer de l'orchestre et à faire briller de multiples petits détails. La prise de son millimétrée LSO live est elle aussi au diapason de cette interprétation brillante qui se hisse aux sommets de la discographie.

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