Un concert évènementiel du London Symphony Orchestra, the Dream of Gerontius d'Edward Elgar dirigé par Sir Colin Davis, connaît aujourd'hui un écho bienvenu avec la parution d'un double disque, enregistré sur le vif au Barbican Hall de Londres les 11 et 13 décembre 2005.
La haute qualité de l'enregistrement est à la hauteur de la direction de Sir Colin Davis et du jeu d'exception des musiciens du London Symphony Orchestra. L'équilibre entre le chœur et l'orchestre est parfait, les tempi irréprochables, de quoi combler les amateurs d'Elgar. Le compositeur fut influencé par Wagner et Sir Colin Davis peut s'appuyer sur sa longue expérience de l'opéra wagnérien. Lors du Prélude en effet, Parsifal n'est pas loin. Davis tient l'orchestre avec force et précision, netteté de l'ensemble et coloration riche.
Qu'en est-il des solistes ? David Rendall a pu quelque peu décevoir en remplacement de Ben Heppner. On ne peut juger trop sévèrement une prestation qu'il n'a eu que peu de temps pour préparer. Il connaît même de grands moments, et son interprétation, plus discrète que grandiloquente, n'est pas dénuée d'intérêt pour le rôle qu'il envisage, où Elgar désirait en quelque sorte une approche opératique. On ne peut toutefois s'empêcher de regretter par moment l'habileté du heldentenor Ben Heppner. Les autres solistes n'appellent que les éloges. On reconnaît l'interprète de mélodies en Anne Sofie von Otter, à la diction parfaite et l'intelligence du texte, et Alaister Miles est excellent dans ses différents rôles où sa voix de basse profonde et ample fait merveille. Un disque indispensable.