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Signes de Carolyn Carlson

Créé en 1997, le ballet Signes est, au départ, issu d'une idée du peintre Olivier Debré. Couplé au travail de , la mise en forme du spectacle se met en place, et l'idée de survient en toute logique à la démarche d'une nouvelle commande de l'Opéra de Paris. Repris en 2000 (en hommage au peintre décédé l'année précédente), et en 2004, l'œuvre connaît un franc succès qui ne se dément au fil des représentations. L'œuvre de l'étoile ne cherche pas à illustrer les toiles ou la musique, mais sort du carcan de l'environnement pour créer une chorégraphie fluide, et désignant une réflexion sur les rapports humains. Il est évoqué, dans les bonus judicieux qui agrémentent le DVD, les difficultés de la chorégraphe à fondre une partition dansée dans un moule déjà préétabli du ballet, les décors étant finalement le point de départ de l'aventure. Le découpage du ballet en sept tableaux contraste singulièrement avec la prétention de certains titres de ceux-ci : L'Esprit du Bleu ( ?), Les Couleurs de Maduraï, Victoire des Signes n'éclairent pas vraiment le propos, et l'engoncent dans un intellectualisme vain. Néanmoins, il ressort quelques émotions diverses de l'alternance entre la poétique gestuelle de Loire du Matin, la méditation des Moines de la Baltique, et la permanence d'une figure leitmotiv, le sourire, que l'on retrouve aussi bien dans la peinture que dans les gestes.

Au titre de soliste, on y voit , nommée sur ce rôle en 2004, absolument hiératique, incontestable, belle. Elle y montre une puissance toujours exploitée, une vitalité qui n'est pas pour autant incontrôlée, et elle mêle une sorte de mysticisme dans sa danse prouvant qu'elle reste une artiste contemporaine parmi les meilleurs de l'institution classique de l'Opéra. Son partenaire, , avec une aisance confondante avec ce langage, évolue très naturellement dans un milieu qui constitue aujourd'hui principalement son répertoire. On y remarque aussi et , fabuleux dans le cinquième tableau. Cependant, l'entité formée par le corps de ballet n'est pas des plus limpides, manquant parfois de symbiose avec la musique, et l'on observe ici ou là quelques maladresses de bien faire, là où il faudrait seulement laisser faire.

Un ballet agréable à regarder, assez contemplatif dans sa forme, qui n'est certes pas un chef d'œuvre, mais qui est valorisé par cette captation pertinente, et que l'on pourra aller voir à nouveau sur la scène de Bastille lors de la saison 2007-2008.

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