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Spectaculaire, mais encore ?

Le nouveau disque de et de son Orchestre de Philadelphie est le reflet du concert donné pour l'inauguration du grand orgue Fred. J. Cooper du Verizon Hall, la nouvelle salle de résidence de cet ensemble. Il s'agit du plus grand orgue de concert construit sur le sol américain. Le présent disque s'ouvre par la Toccata Festiva de . Fortement lié à Philadelphie où il étudia et enseigna au célèbre Curtis Institute, le compositeur écrivit sa Toccata Festiva pour marquer la construction du gigantesque orgue Aeolian-Skinner de la salle de L'Academy of Music, ancienne salle de concert de l'orchestre. Créée en 1960, cette pièce est du pur Barber : une musique puissamment charpentée, alliée à une totale maîtrise de l'orchestration. et en donnent une lecture énergique et jubilatoire. Le Concerto pour orgue de Poulenc témoigne du talent de l'organiste qui rend toutes les facettes de cette partition mystique mais rayonnante. L'orchestre le suit avec souplesse et attention, mais on aimerait un peu plus de légèreté et de finesse dans cet accompagnement plus fonctionnel qu'inspiré.

Le principal problème de ce disque réside dans la Symphonie avec orgue de , dont Eschenbach peine à saisir le sens. Le chef d'orchestre fait sonner avec générosité un orchestre absolument phénoménal (quelle précision et quel galbe dans les attaques des cuivres !), mais l'enchaînement des thèmes n'est pas satisfaisant. Les mouvements rapides sonnent de manière brutale et appuyée, alors que le superbe Poco Adagio se perd dans un tempo lentissime et inhabité qui nous mène aux limites de la rupture. La discographie étant pléthorique et hautement qualitative, on restera fidèles à nos références : Munch (RCA), Karajan (DGG), Baremboim (DGG), Metha (Teldec), Plasson (EMI), Paray (Mercury).

Un disque inachevé que l'on écoutera pour une prise de son magnifique dans la restitution de l'orgue et des dynamiques de l'orchestre.

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