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Fiorenza Cedolins, Tosca en chair et os

Que l'on ne dise plus jamais qu'une direction d'acteur nuancée et variée soit impossible aux Arènes de Vérone ! Car cette Tosca, enregistrée sur le vif en juillet 2006, prouve le contraire.

Pour une fois, on ne voit pas de choristes immobiles ni de solistes ouvrant les bras sans raison apparente. On voit au contraire des caractères en chair et os, interprétés par de véritables chanteurs acteurs. Leur jeu à la fois intense et subtile est suivi de très près par les caméras de sorte que nous ne pouvons juger des décors (plus symboliques que réalistes semble-t-il). Nous nous réjouissons en revanche des superbes costumes d'époque, régal devenu rarissime en beaucoup de théâtres dans le monde entier.

Musicalement, le niveau est également très haut. est une Tosca jeune et impulsive, soucieuse de trouver des couleurs adéquates aux diverses facettes de son rôle. Si elle force quelque peu ses moyens au deuxième acte, cela ne gâche guère une impression généralement favorable. est un Cavaradossi plutôt lyrique, à la voix inhabituellement claire, plus héros romantique que révolutionnaire audacieux. Mais, grâce à une projection idéale de la voix, il triomphe même des passages les plus dramatiques avec une facilité inattendue. Néanmoins, son interprétation atteint son apogée au troisième acte où il nous offre un fleuron de piani et diminuendi à couper le souffle. Le trio de protagonistes est complété par . Si la voix sonne par moments un peu grise, il défend la tessiture du rôle sans aucune difficulté. L'interprète est toujours aussi captivant dressant un portrait extrêmement riche du personnage qui ne se borne nullement à la seule brutalité. Au pupitre, on trouve un habitué de Vérone et de Tosca : . Cette partition n'a plus aucun secret pour lui – et tout de même sa lecture échappe à la routine. Dès les premières mesures, Oren déploie une grande énergie, une force dramatique qui se transmet directement aux musiciens. En même temps, il sait trouver des couleurs de pure poésie, notamment au début du troisième acte.

Chers lecteurs, vous l'aurez compris : même si la discographie de Tosca est déjà riche, cette version mérite le détour

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