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Symphonies de Beethoven : Hommage à Sir Charles Mackerras

Le label Hyperion auquel on doit tant de raretés, sort cette fois des sentiers peu rebattus pour nous offrir du très classique : une intégrale des symphonies de Beethoven sous la battue de l'un des chefs les plus importants du moment : Sir . Âgé de 82 ans, le vétéran est l'auteur d'une carrière absolument magistrale tout en dirigeant, avec une incroyable compétence, presque tous les répertoires du baroque au contemporain. Auteur d'un cycle remarquable des opéras de Janáček pour Decca et d'enregistrements de musiques anglaises indispensables (avec entre autre le magnifique A Village Romeo and Juliette de Delius), le chef n'en est pas à son premier essai en matière de Beethoven. Il avait déjà enregistré (1992) une première intégrale des symphonies du Grand Sourd avec le Royal Liverpool Philharmonic. Ce coffret, bien que très peu diffusé en dehors du monde anglo-saxon, était le premier à utiliser les travaux musicologiques de Jonathan del Mar qui déboucheront sur le fameux urtext Barenreiter, bible de toutes les exécutions actuelles de ces partitions.

Enregistrées en concert lors du festival d'Edinburgh 2006, manifestation où le chef a débuté en 1952, ces interprétations sont de très haut niveau. C'est juste dommage pour elles car elles passent quelques semaines après la tornade Järvi qui remet bien les pendules à l'heure.

L'optique du chef est un de camper un Beethoven moderne donc dégraissé, dynamique et conquérant. Dans cette vision toutes les symphonies sont très réussies mais on guète ça et là des petits problèmes de chute de tension, inhérents à l'exercice du live, ainsi la Symphonie n°7 emportée par un souffle irrésistible dans ses premier et quatrième mouvements souffre d'une baisse de régime dans le second mouvement alors que le quatrième mouvement est moins enragé que le précédent. L'orchestre, en bonne phalange britannique, est très professionnel avec des cordes souples et des souffleurs précis mais le dont l'identité sonore est un peu neutre, sert bien cette vision de son chef en s'adaptant à ses moindres sollicitations. On préfère cet orchestre à un Philharmonia un peu trop épais dans la Symphonie n°9 alors que les forces vocales sont brouillonnes.

Il n'y a pas de points ultras forts ou de grosses faiblesses dans ce travail très homogène et hautement sérieux ; les « intégralistes » et les fans du chef (peu nombreux hélas de ce côté de la Manche) y trouveront des intuitions géniales. Sur le fond c'est une des meilleures intégrales gravée avec un orchestre de chambre depuis la tentative fondatrice de cette démarche par Tilson-Thomas (1975-1978) pour Sony et l'une des meilleures sommes de ces années 1990-2000.

(1770-1827) : Intégrale des symphonies. , soprano ; , mezzo-soprano ; Stuart Skelton, tenor ; , basse. Edinburgh Festival Chorus (chef de chœur : David Jones. et (Symphonie n°9) : direction : Sir . 1 coffret de 5 CD Hyperion CDS 44301/5. Code barre : 0 34571 14 301 9. Enregistré en concert lors du festival d'Edinburgh 2006. Notice de présentation en anglais, français et allemand. Durée : 5h36

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