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Des noces inaugurales au Vlaamse Opera d’Anvers

Grand évènement à Anvers, le Vlaamse Opera rouvre après près de trois ans de travaux.

L'institution de la Frankrijklei a modernisé sa salle et sa machinerie, mais surtout elle a racheté un bâtiment adjacent ce qui lui permet de posséder une scène latérale. Ce nouvel élément facilitera l'alternance entre les spectacles lyriques ou chorégraphiques.

Pour cette réouverture, la direction ne s'est pas risquée à proposer une nouvelle production, mais elle offre une belle reprise d'un de ses meilleurs spectacles : les Noces de Figaro dans une mise en scène du Belge . Très demandé sur les scènes internationales du MET à l'opéra de Leipzig en passant par le Liceu de Barcelone, ce scénographe est capable du meilleur comme du pire. On lui doit d'ailleurs deux de nos pires souvenirs lyriques : un Barbier de Séville désastreux à Anvers et une Norma catastrophique à Amsterdam. Pourtant ce présent spectacle s'est avéré d'une drôlerie et d'une justesse épatante. L'action est resituée dans les années 1940-1950 et se déroule dans une imposante serre modulable. Dans ce cadre, le metteur en scène raconte l'action avec simplicité, humilité et naturel. Les nombreux gags qui émaillent ce travail sont presque tous hilarants et servent le rythme débridé de cette folle journée. Certes à mille lieux des relectures radicales, et souvent ratées, de Marthaler à Paris, ce travail illustre le texte et ne sert pas de prétexte à l'un ou l'autre placage hasardeux.

Musicalement, le cast est des plus intéressants avec des chanteurs engagés dans leur personnage tout en étant crédibles dans leur rôle. Ce plateau mélange des jeunes artistes internationaux et quelques chanteurs locaux que l'on retrouve au gré des productions du Vlaamse Opera. Facilité vocale et timbre séduisant caractérisent la Susanna de . La comtesse de témoigne d'une belle noblesse du style. Le Figaro de possède une musicalité et une couleur de voix séduisantes. Nous sommes un peu plus réservés sur le manque de puissance et le timbre de en Comte Almaviva, mais il compense ces défauts par une présence scénique optimale. L'oreille est par contre ravie par le Cherubino de la belge . Le reste de la distribution est solide à défaut de crever les planches, mais elle s'acquitte avec probité de sa tâche.

Dans la fosse mène ses troupes selon des tempi rapides, mais il laisse respirer la musique avec naturel et est à l'écoute des chanteurs. Visiblement ravis de retrouver une baguette alerte et compétente, les musiciens de l'orchestre maison suivent le chef avec enthousiasme.

Crédit photographique : © Annemie Augustijns

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